La foi des reconvertis
Cécile de Lambertye a laissé de côté la traduction pour l’informatique décisionnelle
La reconversion semble être au coeur des préoccupations professionnelles des Français. Une étude réalisée par le groupe AEF, parue en novembre 2017, estime que 64% de la population y a déjà pensé. Mieux encore, 28 % des Français seraient passés à l’acte. Parmi eux se trouve Cécile de Lambertye, ancienne traductrice, qui travaille aujourd’hui dans l’informatique décisionnelle, c’est-à-dire la collecte et analyse de données à l’usage des dirigeants d’entreprises. Diplômée en 1991 de l’Isit, à l’époque école de traduction et d’interprétariat, Cécile de Lambertye est embauchée deux ans plus tard chez IBM, afin de traduire de l’anglais vers le français tous les messages émanant d’un serveur conçu par le géant américain. « Je n’avais pas de compétences en informatique, se souvient-elle. Quand je faisais des tests et que je me rendais compte que la traduction avait provoqué des bugs, je cherchais pourquoi, et là ça devenait amusant. »
Un diplôme en alternance
Au bout de huit ans à ce poste « assez solitaire », Cécile de Lambertye comprend qu’elle « a fait le tour » du métier, et opte pour un bilan de compétences. Verdict : « Je me suis rendue compte que les métiers de l’informatique me plairaient. L’informatique décisionnelle est un métier de contact, de services. Ce sont des choses importantes pour moi », explique-t-elle. Sa voie est trouvée, mais cela ne balaie pas les doutes. « J’avais des compétences très spécialisées. Je me suis posé beaucoup de questions : “Avec mes langues, qu’estce que je peux faire?” »
Une fois la voie de l’informatique choisie, elle opte pour l’université, moins onéreuse. « La personne qui m’a accompagnée en bilan de compétences m’a aussi dit qu’avec mon niveau d’études, il me fallait suivre une formation diplômante », sans quoi les recruteurs n’auraient vu que son diplôme initial. Direction l’université Paris-Diderot, pour l’équivalent d’un master. Ce diplôme en alternance lui permet d’intégrer très rapidement une nouvelle entreprise, « en bas de l’échelle », mais avec l’atout de la reconversion en poche. « Souvent, ça intéresse. C’est un élément différenciant. » A ce jour, Cécile de Lambertye est toujours dans l’informatique décisionnelle. Traduction : reconversion réussie.
Le CIF, c’est bientôt fini.
Avec la réforme de la formation professionnelle, le congé individuel de formation (CIF) devrait laisser la place au compte personnel de formation (CPF) de transition courant 2019. Ce dernier vise avant tout la reconversion professionnelle. Un conseil en évolution professionnelle (CEP) accompagnera ceux qui entament cette procédure.
« Je me suis rendue compte que les métiers de l’informatique me plairaient. »
De février à novembre.
Les travailleurs non salariés doivent désormais régler leur contribution à la formation professionnelle en novembre et non plus en février.