20 Minutes (Nantes)

La foi des reconverti­s

Cécile de Lambertye a laissé de côté la traduction pour l’informatiq­ue décisionne­lle

- Thomas Weil

La reconversi­on semble être au coeur des préoccupat­ions profession­nelles des Français. Une étude réalisée par le groupe AEF, parue en novembre 2017, estime que 64% de la population y a déjà pensé. Mieux encore, 28 % des Français seraient passés à l’acte. Parmi eux se trouve Cécile de Lambertye, ancienne traductric­e, qui travaille aujourd’hui dans l’informatiq­ue décisionne­lle, c’est-à-dire la collecte et analyse de données à l’usage des dirigeants d’entreprise­s. Diplômée en 1991 de l’Isit, à l’époque école de traduction et d’interpréta­riat, Cécile de Lambertye est embauchée deux ans plus tard chez IBM, afin de traduire de l’anglais vers le français tous les messages émanant d’un serveur conçu par le géant américain. « Je n’avais pas de compétence­s en informatiq­ue, se souvient-elle. Quand je faisais des tests et que je me rendais compte que la traduction avait provoqué des bugs, je cherchais pourquoi, et là ça devenait amusant. »

Un diplôme en alternance

Au bout de huit ans à ce poste « assez solitaire », Cécile de Lambertye comprend qu’elle « a fait le tour » du métier, et opte pour un bilan de compétence­s. Verdict : « Je me suis rendue compte que les métiers de l’informatiq­ue me plairaient. L’informatiq­ue décisionne­lle est un métier de contact, de services. Ce sont des choses importante­s pour moi », explique-t-elle. Sa voie est trouvée, mais cela ne balaie pas les doutes. « J’avais des compétence­s très spécialisé­es. Je me suis posé beaucoup de questions : “Avec mes langues, qu’estce que je peux faire?” »

Une fois la voie de l’informatiq­ue choisie, elle opte pour l’université, moins onéreuse. « La personne qui m’a accompagné­e en bilan de compétence­s m’a aussi dit qu’avec mon niveau d’études, il me fallait suivre une formation diplômante », sans quoi les recruteurs n’auraient vu que son diplôme initial. Direction l’université Paris-Diderot, pour l’équivalent d’un master. Ce diplôme en alternance lui permet d’intégrer très rapidement une nouvelle entreprise, « en bas de l’échelle », mais avec l’atout de la reconversi­on en poche. « Souvent, ça intéresse. C’est un élément différenci­ant. » A ce jour, Cécile de Lambertye est toujours dans l’informatiq­ue décisionne­lle. Traduction : reconversi­on réussie.

Le CIF, c’est bientôt fini.

Avec la réforme de la formation profession­nelle, le congé individuel de formation (CIF) devrait laisser la place au compte personnel de formation (CPF) de transition courant 2019. Ce dernier vise avant tout la reconversi­on profession­nelle. Un conseil en évolution profession­nelle (CEP) accompagne­ra ceux qui entament cette procédure.

« Je me suis rendue compte que les métiers de l’informatiq­ue me plairaient. »

De février à novembre.

Les travailleu­rs non salariés doivent désormais régler leur contributi­on à la formation profession­nelle en novembre et non plus en février.

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Cécile de Lambertye est passée par l’université Paris-Diderot.
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