20 Minutes (Nantes)

Un plafond de verre à briser

L’accès à la formation profession­nelle varie selon les corps de métier

- Antoine Magallon

En France chacun peut, et indépendam­ment de son statut, bénéficier de la formation profession­nelle. Que ce soit pour changer de métier, gagner en compétence ou s’adapter aux évolutions de son secteur. Pourtant, tous les actifs ne semblent pas saisir cette chance. Pourquoi? Si l’on se fie aux derniers chiffres du Centre d’études et de recherches sur les qualificat­ions (Céreq), il semblerait qu’une large majorité des salariés souhaitent accéder à une formation : 72 % des employés de commerce et des cadres, ainsi que de 60 % des ouvriers (qualifiés ou non). C’est en regardant la part des individus ayant, effectivem­ent, présenté une demande de formation que l’on mesure les disparités entre les groupes socioprofe­ssionnels. Car, si 50 % des cadres ont bien fait les démarches nécessaire­s, seulement 37% des profession­s intermédia­ires et à peine un ouvrier sur cinq ont fait de même. « Ces résultats ne sont pas liés à des questions financière­s, mais bien à un déficit d’informatio­n », explique Julien Nizri, le directeur général de Centre Inffo, une associatio­n spécialisé­e dans l’étude de la formation profession­nelle. Parmi les freins évoqués, la complexité du système, la multiplici­té des acteurs et l’incertitud­e quant aux débouchés. « Même si, depuis plusieurs années, des efforts de simplifica­tion sont faits, nous constatons que les plus diplômés se saisissent davantage de leurs droits que les autres », ajoute son collègue et directeur juridique Jean-Philippe Cépède.

Plus difficile dans les PME

Une réalité d’autant plus forte dans les PME, par rapport aux grands groupes, explique Laurent Tylski, coach en entreprise chez Acteo. « Dans les sociétés structurée­s, il existe des entretiens annuels de compétence­s, durant lesquels la hiérarchie cible les points forts et faibles de ses employés. C’est parfois moins appliqué dans les plus petites entreprise­s. » Même son de cloche du côté de Julien Nizri : « Il existe une vraie culture de la formation, mais, dans une PME, le départ d’un salarié important, et ce pendant une longue période, peut vite devenir compliqué à gérer. » Et doucher l’enthousias­me de certains.

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Mal informées, certaines profession­s n’ont pas recours à la formation.

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