Une ambiance de fer règne autour du trou numéro 1
Le trou n° 1 sera un moment frisson guetté par les joueurs et le public, ce vendredi
Une tribune immense, la plus grande jamais construite pour une Ryder Cup, depuis laquelle on peut presque voir trois parties en même temps sur le Golf national. Les 6500 places seront prises d’assaut au petit matin, ce vendredi, par une horde de fans qui connaissent la chanson. La meilleure expérience d’une Ryder Cup passe par le départ au trou n° 1. Une claque sensorielle unique dans un sport habituellement feutré où les volontaires emmènent avec eux des petits panneaux «silence» sur le parcours.
« La sensation d’être dans un stade de foot. »
Pascal Grizot, de la FFG
«On dit toujours que c’est extraordinaire, mais c’est encore supérieur à ce que les mots peuvent décrire, raconte Thomas Levet, joueur de la team Europe en 2004. On n’a qu’une trouille, c’est de rater son premier coup. » Même l’immense Tiger Woods se souvient de son premier tee de Ryder Cup : «Il y avait un niveau sonore très élevé. Je pense qu’ici ça sera même un peu plus élevé. Nous, les joueurs, on adore ça.»
Certains plus que d’autres. En 2012, sur le parcours de Medinah, Bubba Watson et Ian Poulter ont fait passer «l’épreuve du tee n° 1» dans une autre dimension, en encourageant les spectateurs à crier. «C’était l’une des minutes les plus intenses que j’aie jamais vécues sur un golf, indique Poulter dans L’Equipe. Il fallait provoquer ce moment complètement fou.» Sans trop le dire, la Fédération française de golf a organisé le décor autour du n° 1. La tribune en contre-plongée, donc, et deux premiers trous en hauteur, pour accentuer l’impression visuelle. «Ça donne la sensation d‘être dans un stade de foot», sourit Pascal Grizot, vice-président de la FFG. La tribune géante du trou n° 1 a commencé à vrombir jeudi, lors de l’entraînement de l’équipe européenne, bien aidée par l’arrivée massive de fans britanniques, qui devraient représenter 30 à 35 % de l’affluence du week-end. Sur le parcours, les joueurs européens sont plus à l’aise pour aller chercher le public que leurs collègues d’outreAtlantique. Tout cela peut dégénérer, parfois, comme l’expliquait Woods, un peu dépassé par son temps : «Applaudir, ça ne se fait plus, car les gens ont le téléphone dans les mains. Du coup, ils crient. Ils crient fort même… Surtout en fin de journée, quand il a fait chaud, et qu’ils ont beaucoup bu. » Mais « la question des fans ne peut pas expliquer pourquoi nous ne gagnons pas en Europe depuis vingtcinq ans, raconte Phil Mickelson. Ils nous ont toujours traités avec beaucoup de respect.» Avec du respect et une ferveur décuplée par le bonheur incommensurable de faire la nique aux Américains.