Les dessous de la politique des chaises vides
Football Malgré le huis clos, le match Lyon-Shakhtar Donetsk, ce mardi, se jouera devant un maigre public
«Vous avez la chance d’être là et vous vous permettez de critiquer l’équipe. La prochaine fois, vous restez chez vous. » La sortie de Jacques-Henri Eyraud, le président de l’OM, agacé par le comportement d’une spectatrice, était sans doute l’image la plus insolite du récent huis clos de Marseille en Ligue Europa contre Francfort (1-2). Elle nous a aussi suggéré une réflexion : qui sont ces privilégiés assistant à des matchs dans ce contexte, comme ce mardi (21 h) entre l’OL et le Shakhtar Donetsk, en Ligue des champions ? L’OL estime à un peu moins de 1 000 personnes l’affluence de ce match européen : 200 invités côté Shakhtar, 75 personnes par délégation de chaque club, dont des joueurs ne figurant pas sur la feuille de match, une centaine de personnes chargées de la sécurité, environ 130 journalistes et 300 partenaires «VIP» de l’UEFA.
Le bruit des journalistes
C’est dans cette dernière catégorie que se trouvait la « nouvelle amie » du président marseillais, au coeur de la tribune présidentielle. « Environ 90 personnes étaient invitées par l’intermédiaire d’entreprises partenaires de l’UEFA», nous informe-t-on à Marseille. L’épisode d’OM-Francfort pousse-t-il l’OL et Jean-Michel Aulas à sensibiliser les rares spectateurs du match contre le Shakhtar? «Non, on ne donnera pas de consigne, confie le stadium manager du club Xavier Pierrot. Les gens sont suffisamment connaisseurs de foot et bien éduqués pour bien se tenir. (…) Tout s’entend.» A tel point que même les commentateurs sportifs peuvent être grillés. En 2015, lors du match de Ligue Europa entre le FC Dnipro et Saint-Etienne, les remplaçants Verts s’étaient retournés vers la tribune de presse, étonnés d’entendre un journaliste radio s’enflammer sur le but d’Hamouma. Une autre histoire cocasse montre par ailleurs à quel point il n’est pas évident de se faufiler dans un stade fermé au grand public : le président du Besiktas et son entraîneur n’avaient pu accéder au stade de Metz en avril 2017. Ils voulaient observer les Lyonnais, en déplacement en Moselle, juste avant le quart de Ligue Europa. Mais ils n’avaient pas reçu d’autorisation par la LFP.