« Cesson ne peut plus rivaliser… »
L’ailier gauche de Cesson Benoît Doré, qui joue à Nantes ce mercredi (20h30), analyse la trajectoire fulgurante du HBCN
Ces derbys, il les compte sur les doigts de plusieurs mains. L’ailier gauche de Cesson-Rennes Benoît Doré (34 ans) va, encore une fois, retrouver, ce mercredi (20 h 30) à Beaulieu, le HBC Nantes. Le « H », le club voisin, et «ennemi» avant tout. Arrivé à 18 ans en Ile-et-Villaine, l’ailier garde des souvenirs impérissables de ces duels entre Nantes et Cesson. Qui de mieux placer que lui donc pour commenter la trajectoire ascendante du club nantais ?
Jouer contre Nantes, ça représente quoi pour vous ?
Aujourd’hui, Nantes est une des grosses équipes de ce championnat. Le derby n’a plus forcément la même saveur qu’il y a quelques années, où le HBCN boxait dans la même catégorie que Cesson. La notion de derby avait plus de saveur en D2, car c’était une vraie confrontation entre des Nantais et Rennais.
Ça donnait quoi des derbys en D2 ?
A l’époque, on se connaissait tous. On jouait ensemble l’été lors des tournois de sandball. On avait l’impression que c’était le match de l’année qu’il fallait gagner pour être peinard toute la saison. Tu gagnais à Nantes, ou Cesson, contre le « H », tu étais tranquille. En face, il y avait Labarre, Fabre, Stephant, Pagès, Moualek, Gormit… C’était de la boucherie.
Avez-vous des souvenirs marquants de derbys ?
Plus récemment, quand Nantes avait déjà de très bons résultats, on les avait battus chez nous [en 2015]. A l’époque, il y avait une guerre des clochers entre les dirigeants, avec pas mal de déclarations dans la presse.
Vous avez suivi l’évolution ascendante du HBCN ?
On a vu Mangin vide en D2 quand Nantes venait de monter, puis plein lors de la saison de la montée [2008]. Nantes a été Cesson à un moment. Quand je vois où est le HBCN aujourd’hui, respect. Le «H» a un titre [Coupe de la Ligue en 2015] et une finale de Ligue des champions [la saison dernière]… Quand nous, on n’a toujours rien.
Nantes est désormais dans une autre sphère ?
Quand tu vas à Beaulieu, maintenant, tu ne dis pas que tu vas aller prendre des points, mais que tu vas essayer de faire un bon match et après on verra ce qu’il se passe. C’est plus comme avant. Tu ne peux plus rivaliser avec Nantes.
Et le Rennais que vous êtes, a-t-il failli un jour rejoindre le « club ennemi » ?
J’ai eu des contacts, car Nantes cherchait un ailier gauche. C’est Valero Rivera qui était arrivé [2010]. On se pose toujours la question quand on est Rennais : est-ce que j’ai le droit d’aller là-bas ? Si j’avais su que Nantes en serait là aujourd’hui, je ne me serais peut-être pas posé de questions… (rires)