Le coup de pouce des entreprises aux collégiens du Breil
Des entreprises sont venues à la rencontre d’une quinzaine de collégiens nantais pour les aider dans leur quête
« J’ai écrit, j’ai appelé, je me suis même déplacé une fois. Mais on me disait toujours qu’il n’y avait pas de place ou que je ne demandais pas à la bonne personne. » Erlind, 14 ans, doit effectuer fin novembre son stage obligatoire d’observation du monde du travail. Mais comme de nombreux élèves de troisième, il « galère » pour trouver une entreprise acceptant de l’accueillir trois à cinq jours. La plupart se rabattent, par défaut, sur les employeurs d’un membre de la famille. « Pas possible » pour Erlind et une quinzaine d’élèves du collège Rosa-Parks, quartier du Breil. Pour leur éviter de rester bredouilles, un « stage dating » était donc organisé mercredi. Sept entreprises sont venues à la rencontre des jeunes avec des offres de stages à la clé. « Leur difficulté c’est principalement un problème de réseau, explique Isabelle Perrier, de l’association Un Parrain 1 emploi, qui anime la session. Leurs parents ne peuvent pas les aider alors ils vont demander autour d’eux, au sein du quartier. L’horizon est trop petit et ils ne s’en sortent pas. » Certains essuient aussi des refus car ils n’ont pas les codes requis. « La tenue vestimentaire, la façon de s’exprimer, c’est déjà une barrière », regrette Romuald Chollet, proviseur du collège.
«Montrer ce qui est possible»
Après une heure d’entretiens, Abdelaziz et Hassen ont arrêté leur choix sur un stage à La Poste ou à la Sogeti, une société spécialisée dans les services numériques. « L’informatique, les téléphones, ça me plaît bien. Et puis le contact est bien passé », justifie Abdelaziz. « Même s’ils sont intimidés, on sent qu’ils ont envie. J’essaie de dédramatiser la situation et leur montrer ce qui est possible. Il y a plein de choses à découvrir », témoigne Renaud Delsol, manager à la Sogeti. « Lorsque les parents ne travaillent pas ou ont un métier peu valorisant, l’image qu’ont leurs enfants sur l’entreprise est négative, estime Isabelle Perrier. C’est pour ça que ce qui se passe ici est fabuleux. Certaines entreprises ont peur d’ouvrir la porte. La réussite de tous les jeunes dépend pourtant aussi de leur implication. Ça marche dans les deux sens. »