Ils veulent injecter de l’énergie « maison » dans la collectivité
C P 24 De plus en plus de citoyens s’organisent en collectifs afin de monter des projets qui promeuvent les énergies renouvelables
Les Survoltés d’Aubais, ce collectif de 274 sociétaires à l’origine de la mise en service d’une ferme solaire dans le Gard, sont l’un des «projets pépites d’énergie citoyenne » dont aime parler Marc Mossalgue, porte-parole d’Energie partagée. Depuis sa création en 2010, ce fonds d’investissement composé d’actionnaires particuliers a aidé les projets de 270 collectifs comme celui des Survoltés d’Aubais, et en a accompagné 50 financièrement. Dans Après Demain, documentaire diffusé mardi à 23h15 sur France 2 en partenariat avec 20 Minutes, le réalisateur Cyril Dion est allé, lui, à la rencontre des sociétaires de Solaires d’ici. Ces Grenoblois se sont mis en tête, avec l’aide des collectivités locales, d’installer des panneaux solaires sur les toits d’écoles et autres bâtiments publics. Vingt en sont déjà équipés et 80 autres devraient suivre d’ici à 2020. L’objectif étant, à terme, d’injecter dans le réseau électrique l’équivalent de la consommation de 500 foyers (hors chauffage). Un grand classique de l’énergie citoyenne.
Une centrale solaire en un an
«Les projets de toiture photovoltaïque sont aujourd’hui les projets les plus simples et rapides à mener, explique Marc Mossalgue. Les barrières réglementaires sont moins fortes, si bien que, en un an, votre centrale solaire peut être opérationnelle. » Comptez, en revanche, trois ans en moyenne pour faire aboutir une ferme solaire et sept à huit ans pour une ferme éolienne.
«Le plus compliqué n’est pas toujours de réunir les fonds ou de concevoir techniquement la centrale d’énergie, souligne Antoine Rousseau, un Survolté d’Aubais. Il est bien plus difficile de mobiliser les porteurs du projet sur la durée. C’est beaucoup de réunions.» A ce jour, les 50 projets dans lesquels Energie Partagée a pris financièrement des parts permettent de produire 232 gigawatt-heures chaque année. «C’est à peine 1% de la production française d’électricité, admet Marc Mossalgue. Mais nous espérons atteindre les 15 % à l’horizon 2030. »