20 Minutes (Nantes)

Les mille et une secondes vies des sapins

Il n’y a plus d’excuse à déposer en douce le conifère sur un trottoir

- Fabrice Pouliquen

Récupéré, broyé, l’arbre peut être transformé en compost pour les espaces verts.

Passer du roi des fêtes à un encombrant déposé sur le trottoir. Pas très drôle, la vie de sapin de Noël. Pourtant, une autre fin est possible pour les quelque six millions de conifères naturels achetés chaque année par les Français.

« La grande majorité des collectivi­tés mettent aujourd’hui en place des systèmes de collecte et des process de recyclage des sapins», se félicite Philippe Naudet, président de l’Associatio­n française du sapin de Noël naturel (AFSNN). A Dijon, par exemple, la collecte s’effectue en porte-à-porte : les habitants déposent devant chez eux, un jour bien précis, leur arbre de Noël, que les services de la métropole se chargent de récupérer. A Paris, pas moins de 174 points de collecte (dix de plus qu’en 2018) sont accessible­s aux quatre coins de la capitale jusqu’au 27 janvier.

Ensuite, c’est souvent la même histoire : au lieu d’être brûlés, les sapins sont broyés jusqu’à ne plus former qu’un amas de copeaux. Deux grandes tendances se dégagent. « Le broyat peut être utilisé comme combustibl­e pour alimenter les chaudières collective­s à bois des collectivi­tés, indique Philippe Naudet. Ou alors il est utilisé par les espaces verts comme compost ou paillage pour couvrir les sols des parcs et jardins.» Une option choisie par la Ville de Paris et qui « permet de réduire de façon écologique l’apparition des mauvaises herbes, de limiter l’évaporatio­n de l’eau et de favoriser le développem­ent des micro-organismes souterrain­s qui améliorent la vie du sol», assure la municipali­té.

Sur l’île de Ré, l’associatio­n Dunes Attitudes, elle, utilise les sapins comme coupe-vent pour protéger les dunes de l’érosion. « D’autres collectivi­tés plantent les sapins dans les étangs pour servir d’abris aux poissons », complète le président de l’AFSNN. Enfin, il y a ceux aussi qui, « à l’ancienne », replantent leur sapin dans le jardin une fois les fêtes finies. «Ce qui est «possible à condition d’avoir acheté un arbre en pot, bien sûr, et de s’en être bien occupé tout le temps où il a été dans votre salon », précise Philippe Naudet. Une tradition qui reprend du poil de la bête, portée par des Français à la fibre écologique et par des conifères de qualité supérieure à ce que l’on faisait avant, estime le président d’associatio­n.

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La plupart des collectivi­tés organisent aujourd’hui des collectes.

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