20 Minutes (Nantes)

Ils veulent « passer à autre chose »

Lors de ses voeux, mardi, le maire a évoqué l’abandon de l’aéroport, un sujet que les habitants veulent laisser derrière eux

- Frédéric Brenon

A quelques jours du premier anniversai­re de l’abandon du projet d’aéroport, le maire de Notre-Damedes-Landes, Jean-Paul Naud (SE), présentait mardi soir ses voeux aux habitants. Il a évidemment évoqué les conséquenc­es de l’abandon : la réaffectat­ion des terres de la ZAD et leur «vocation agricole», la réparation des routes dégradées «espérée pour 2019 », le regain d’attractivi­té de la commune « sans urbaniser à tout va ». Mais pas de référence au passé, ni jugement sur l’issue d’un projet rejeté par une grande partie de sa population, ni émotion. « La commune repart de l’avant. Les gens veulent passer à autre chose », justifie-t-il après coup.

Dans la salle à peine remplie, les habitants confient en effet apprécier un «retour au calme». «On est plutôt soulagés, commente Frédérique. Voir passer les cars de CRS, entendre parler de Notre-Dame-des-Landes à la télé, dans les journaux, c’était pesant à la longue. »

Des habitants encore divisés

Georges, 75 ans, considère lui aussi que « ça avait trop traîné ». Mais, plutôt favorable à la création de l’aéroport, il garde de la rancoeur. « On a cédé face à une minorité violente. On nous a trompés sur le référendum. Je l’ai encore en travers de la gorge.» Selon lui, toutes ces années de controvers­e ont créé des « fractures » entre les habitants. « Si on ne veut pas se fâcher, c’est un sujet de discussion qu’il vaut mieux éviter », confirme Mado, qui, elle, était contre l’aéroport. Jean-Yves, lui, se dit «fier» d’avoir participé à la lutte et d’avoir « finalement été entendu par le président de la République ». La question de la ZAD suscite aussi des avis assez divers. «Il y a encore des zadistes présents qui ne paient pas d’impôts, qui vivent dans l’illégalité», déplore Martine. «Ils ne nous dérangent pas mais on devrait tous être logés à la même enseigne », renchérit Mado. «Il y a eu des extrémiste­s mais aujourd’hui ça se passe bien », considère Jean-Yves. « Ce serait bien d’accompagne­r ceux qui ont des projets intéressan­ts », est convaincu Mickaël, 45 ans.

A l’avenir, les Landais semblent souhaiter que la commune de 2 000 âmes conserve son « caractère rural », tout en voyant d’un bon oeil la hausse des demandes de permis de construire. « Si ça permet de développer de nouveaux services, des transports en commun, ce serait une bonne chose », estime Elisabeth. « On a surtout besoin de commerçant­s, on n’en a presque plus », espère Jean-Yves. Quant à retrouver l’anonymat, ce n’est pas pour tout de suite. « Partout où on va, à chaque fois qu’on dit qu’on vient de Notre-Dame-des-Landes, ça fait réagir», sourit Mickaël. «On est la petite commune la plus connue de France ! » est persuadée Elisabeth.

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Jean-Paul Naud (SE), espère que les routes seront réparées cette année.

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