Six dépôts de plainte contre des violences policières
Blessés, plusieurs manifestants ont été entendus au TGI de Nantes jeudi
Ils se présentent comme des « gilets jaunes » ou de simples manifestants. Quatre hommes et deux femmes se sont déplacés ensemble au tribunal de grande instance de Nantes jeudi après-midi, après avoir été blessés par les forces de l’ordre au cours des manifestations des dernières semaines à Nantes. Assistés par deux avocats nantais, ils ont déposé plainte contre X pour des faits de « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ».
« Sans justification »
Parmi eux, Adrien, 22 ans, est le plus touché des six. Ce Nazairien a été frappé en pleine tête par un projectile (une balle de défense, selon sa famille), cours des 50-Otages, pendant la manifestation des « gilets jaunes » du 29 décembre. Bilan : fracture du crâne, fracture de la mâchoire, fracture de l’orbite, hémorragie cérébrale. Opéré en urgence après son transfert au CHU, il vient de sortir de l’hôpital mais ne peut envisager de retravailler «avant six mois». Les manifestants affirment tous avoir été blessés « sans justification ». « Ce n’est pas la première fois qu’on dénonce ce type de violences, rappelle Pierre Douillard, l’un des porte-paroles du collectif L’assemblée des blessés. Même utilisées légalement, certaines armes, comme le LBD 40, peuvent très bien briser un organe ou même tuer. »
Les dernières manifestations de « gilets jaunes » en centre-ville de Nantes ont été régulièrement le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs policiers ont également été blessés, notamment lors des manifestations des 8 et 15 décembre. Du mobilier urbain et plusieurs vitrines ont été brisées par des casseurs.