Premier bilan positif pour le prélèvement à la source, mais des problèmes persistent
Gérald Darmanin a salué le succès de la réforme, mais le syndicat du secteur alerte sur les suppressions de postes
Gérald Darmanin présentait, mardi, le bilan du prélèvement à la source, un an après son entrée en vigueur. Si les recettes fiscales de l’impôt sur le revenu pour l’année 2019 sont inférieures de 900 millions d’euros aux dernières prévisions de l’automne (71,7 milliards d’euros contre 72,6 milliards), ce premier exercice semble avoir dépassé les espérances du ministre. Une vision positive que ce dernier a étendue à toute la mise en place du nouveau système de prélèvement.
› Une augmentation des recettes prévisible ? Avec un taux de recouvrement de 99,1%, le succès semble au rendez-vous pour cette première mouture du prélèvement à la source. «Cela montre que [ce dernier] permet de faire payer l’impôt à des acteurs qui pourraient l’oublier ou frauder », estime Dominique Plihon, économiste et membre du conseil scientifique d’Attac. Gérald Darmanin met en avant les bons chiffres des recettes fiscales : « Ils sont meilleurs que les prévisions initiales de la loi de finances, qui étaient de 70,4 milliards d’euros ». Une progression que Vincent Drezet, secrétaire national du syndicat Solidaires finances publiques, veut pondérer : « L’assiette fiscale progresse mécaniquement de 1,5 milliard d’euros par an.»
› Les Français ont bien accueilli la réforme. Le ministre de l’Action et des Comptes publics s’est également félicité de l’adhésion des contribuables à la réforme. Vincent Drezet en confirme le bon accueil bien qu’il « aurait fallu faire un peu plus de pédagogie sur le taux d’imposition.»
› Une charge de travail toujours plus grande à Bercy. Le ministre a confirmé succinctement la future suppression de 10000 postes au sein de l’administration fiscale. Vincent Drezet se montre très inquiet : « Cela va à l’encontre de l’idée de service public, que vante le ministre. » Si la première année s’est bien passée, c’est « parce qu’elle se prépare depuis le précédent quinquennat. Et parce que les équipes font leur travail. Mais les agents font face à toujours plus de réformes », répond le syndicaliste. Derrière le « discours optimiste et simplificateur donné au public », il y aurait donc, selon lui, de «la complexité et de la charge du travail ».