Le meilleur du fantastique vu par les experts du genre
Au festival de Gérardmer, les réalisateurs et réalisatrices du genre ont dévoilé à «20 Minutes» leur film français préféré
Pour sa 27e édition, le festival de Gérardmer a regardé dans le rétro et mis à l’honneur le cinéma fantastique français des trente dernières années. 20 Minutes a demandé à une partie des personnalités invitées quel était leur film de genre français préféré sorti depuis 1990.
› Alexandre Aja, réalisateur de Haute Tension et de Crawl.
« Seul contre tous [1999] ou Enter the Void [2010], de Gaspar Noé. Une aventure visuelle et intellectuelle absolue, affranchie de toute approche postmoderne et référentielle au genre. Du vrai cinéma d’auteur. »
› Marina de Van, réalisatrice de Dans ma peau et de Ne te retourne pas.
« Mon film de genre français préféré de ces trente dernières années est Haute tension [2003], d’Alexandre Aja.
Pour la virtuosité de sa mise en scène et sa puissance de bout en bout. »
› Fabrice Du Welz, réalisateur de Calvaire et d’Adoration (actuellement en salles).
« Les Garçons sauvages [2018], de Bertrand Mandico. Parce que c’est un film étrange et pénétrant. Un poème halluciné sur pellicule, une oeuvre complètement libre et audacieuse. »
› Sébastien Marnier, réalisateur d’Irréprochable et de L’Heure de la sortie.
« Je dirais Trouble Every Day [2001], de Claire Denis. Dans ma cinéphilie, c’était le premier film français qui parvenait à faire le lien entre la pure horreur et le pur film d’auteur. Et surtout, c’était un film que la presse intello soutenait! Béatrice Dalle était inoubliable et elle tisse un lien avec mon autre film chéri, A l’intérieur [2007], de Julien Maury et Alexandre Bustillo.»
› Julien Maury, coréalisateur d’A l’intérieur et d’Aux yeux des vivants.
« Martyrs [2008], de Pascal Laugier. Il est certes d’une brutalité radicale et d’une violence âpre, mais c’est surtout une vision très mature de l’épouvante. Le film est d’une telle sincérité et d’une si profonde mélancolie qu’il touche droit au coeur et à l’âme.»
› Marc Caro, coréalisateur de Delicatessen et de La Cité des enfants perdus.
« Rubber (2010), de Quentin Dupieux. Pour avoir mis à l’honneur l’industrie pneumatique française sans montrer le bonhomme Michelin… du grand art ! »