Amiens et le TFC sauvés, la Ligue 1 à 22 relancée?
L’idée d’une L1 à 22 clubs prend forme alors que, mardi, le Conseil d’Etat a suspendu les relégations d’Amiens et Toulouse
C’était une décision qui, à l’époque, permettait de s’éviter bien des problèmes. En plein coeur de la crise sanitaire, la Ligue de football professionnelle avait décidé de terminer sa saison de Ligue 1 là où elle était, en donnant le titre au premier et en reléguant les deux derniers. Rideau et rendez-vous à la rentrée prochaine. Loupé, les problèmes ne font en fait que commencer. Si le Conseil d’Etat a effectivement entériné mardi la fin de la saison 2019-2020 de notre première division et la méthodologie choisie pour établir le classement final, il a aussi suspendu les relégations d’Amiens et Toulouse, considérées comme «une atteinte grave et immédiate aux intérêts des clubs concernés ». Et oblige la Ligue à revoir tous ses plans.
«Réexaminer le format»
En cause, une convention passée avec la fédération qui prévoit une limite de la Ligue 1 à 20 clubs sur laquelle le « conseil d’administration de la Ligue ne pouvait pas légalement se fonder pour décider de reléguer les deux derniers du classement de la Ligue 1 » car prenant fin le 30 juin, explique un communiqué de l’instance.
Ainsi, le Conseil d’Etat vient d’ouvrir pour la première fois la porte à une saison à 22 clubs – Lorient et Lens sont d’ores et déjà promus depuis la Ligue 2 – en ordonnant à la Ligue de « réexaminer la question du format de la Ligue 1 ». En clair, étudier la faisabilité calendaire d’un championnat avec deux clubs de plus. Pas une mince affaire, car le championnat doit déjà reprendre le 23 août, quelques semaines plus tard que d’habitude, et que l’Euro prévu en fin de saison ne laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre. Mais jouable, surtout grâce à la mort de la Coupe de la Ligue, qui libère quelques dates dans le calendrier. Du côté des « vainqueurs », on ne s’embarrasse pas trop de tous ces détails. Dans un communiqué, le TFC s’annonce comme « maintenu en Ligue 1 pour la saison 2020-2021». Interrogé par 20 Minutes, le vice-président d’Amiens Luigi Mulazzi précise : « Après un tel jugement, je ne vois pas comment la LFP pourrait encore plus s’enfoncer et refuser une L1 à 22. C’est impossible que la LFP aille au-delà d’un jugement de la justice française.»
Reste que selon L’Equipe, ladite convention aurait été resignée le 20 mai dernier et que la Ligue n’aurait pas particulièrement l’intention de revenir dessus et donc d’élargir à 22 clubs. Qui en ferait alors les frais ? Toulouse et Amiens, « les ex-futurs relégués » ou Lorient et Lens, les « promus un peu trop vite » ? Bref, voilà le football français dans un nouveau beau bazar. Et selon le Conseil d’Etat, la LFP a jusqu’au 30 juin pour y mettre de l’ordre.