«Le gouvernement devra être à la hauteur sur le climat»
Une responsable de la Convention citoyenne pour le climat, Laurence Tubiana, revient sur cette expérience
Avec un calendrier chamboulé par la crise sanitaire, les 150 personnes tirées au sort de la Convention citoyenne pour le climat se retrouvent à Paris, ce week-end. L’enjeu ? Voter les mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre françaises puis remettre leur rapport, dimanche, à l’exécutif. Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance de cette convention, répond à nos questions.
Est-ce un soulagement que cette convention puisse aller au bout ?
Oui. La convention devait se terminer en février. La crise sanitaire a chamboulé le programme. Les 150 citoyens n’ont en tout cas pas baissé les bras.
La crise sanitaire donne-t-elle plus de poids au travail de la commission ?
Oui, paradoxalement. La crise sanitaire se transforme en crise économique et sociale. Dans ce contexte, on aurait pu imaginer qu’une réflexion sur les moyens de réduire nos émissions de gaz à effet de serre ne soit plus jugée pertinente. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Cet enjeu est resté très présent dans les réflexions que bon nombre de Français ont eues pendant le confinement. De façon inattendue alors, cette convention représente une espèce de point de vue des citoyens pour le monde d’après.
Faut-il voir alors cette convention comme un thermomètre social ?
Non, c’est plus que ça. Avec cette convention, on n’est pas dans la consultation, mais dans la délibération. Il en ressort beaucoup de propositions. C’est une feuille de route que proposera la convention au gouvernement.
Comment Emmanuel Macron prendra-t-il en compte ce travail ?
Nous ne savons pas encore qui, au sein de l’exécutif, réceptionnera les conclusions de la convention, dimanche. J’espère que cet accueil sera à la hauteur de l’investissement des citoyens et que nous saurons à quel moment le président de la République entend répondre aux différentes mesures.