20 Minutes (Nantes)

Ils marchent enfin seuls vers le titre

Alors que la Premier League reprend ce mercredi, les Reds de Liverpool devraient finalement être sacrés champions d’Angleterre

- William Pereira

Ces trente dernières années, les supporteur­s de Liverpool ont joué de poisse à plusieurs reprises alors qu’un 19e titre national leur tendait les bras, même si l’histoire retiendra surtout 2014 comme chef-d’oeuvre ultime de lose. Un coup en deux bandes à trois journées de la fin. Les Reds dilapident d’abord leur avance sur Manchester City en glissant devant Chelsea à Anfield puis se sabordent en concédant un nul à Crystal Palace alors qu’ils mènent 3-0 à la 78e. «Le jour de la glissade de Steven [Gerrard], j’étais devant mon écran, se souvient Grégory Vignal, passé par Liverpool début 2000. Le connaissan­t [les deux hommes sont aujourd’hui aux Glasgow Rangers], ça a dû être terrible pour lui. Il a porté le club sur ses épaules toutes ces années et ce jour-là, il glisse. C’est le football, ça échappe à la logique.»

Cette mésaventur­e aura au moins servi de leçon aux Scousers, qui avaient accueilli les joueurs à coups de «on va gagner le championna­t » avant que les Blues de Mourinho n’activent la clim. Babacar Sall, éminent supporteur des Reds sur les réseaux, ne veut pas s’enflammer : «Clairement, quand tu es fan des Reds tu sais que c’est jamais terminé avant la fin. En 2014, c’est Chelsea et Palace, mais il faut aussi rappeler que l’année dernière tu fais deuxième avec 97 points parce que tu as un ovni à côté. On nous a dit qu’on était le meilleur deuxième de l’histoire, mais on s’en fout. Tant qu’il n’y a pas écrit “champion”, on s’en fout.» Reconnaiss­ons d’ailleurs à Jurgen Klopp d’avoir réussi à convaincre ses hommes qu’ils étaient capables de faire mieux qu’une saison quasiparfa­ite pour écraser la concurrenc­e dès le mois d’août. «Je n’ai pas le souvenir d’une équipe aussi dominante. Même Arsenal, l’année des Invincible­s, faisait beaucoup de matchs nuls. Mais là, un seul nul et une défaite, 25 points d’avance sur le deuxième, c’est énorme», s’émerveille Darren Tulett, qui retrouvera le foot anglais ce week-end sur beIN Sports avec le Championsh­ip.

La fête attendra

Il y aurait pu ne pas en avoir. Ni record, ni titre. Rien. A cause du coronaviru­s, l’hypothèse d’une fin de saison prématurée et, pire, celle d’une saison blanche ont fait leur chemin alors que les champions d’Europe ne sont qu’à six longueurs du tant attendu 19e titre. Mais l’orage est passé et la Premier League s’apprête à reprendre à huis clos. Liverpool va réenfiler le bleu de chauffe chez le rival d’Everton (dimanche 18h), le titre arrivera bien assez vite pour peu que le dauphin City – qui joue mercredi – perde en plus quelques plumes. Mais la fête devra attendre, circonstan­ces sanitaires obligent. «J’avais déjà pris en février mon billet d’avion pour mai à Liverpool, lâche Babacar Sall. En termes de festivités, ça aurait été deux fois plus grand que pour la victoire en Ligue des champions. » Pour peu que le prochain n’arrive que dans trente ans, ce serait quand même bête de ne pas le fêter en bonne et due forme.

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Ils n’ont concédé qu’un seul nul et une défaite en championna­t.

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