Kolo Muani, l’atout offensif du FCN
L’avant-centre de 21 ans a réalisé une première période de grande qualité lors du succès (2-1) des Canaris contre Nîmes dimanche
Timidement, Randal Kolo Muani s’est dirigé derrière le pupitre réservé aux interviews d’après-match. Un salarié du FCN est venu lui glisser qu’il pouvait mettre de côté son masque pour qu’on voie bien son visage. Celui d’un attaquant de 21 ans, formé à la Jonelière, mais encore méconnu des supporteurs. Randal Kolo Muani a grandement contribué à la première victoire nantaise (2-1), face à Nîmes. Préféré à Coulibaly et Emond, il a balayé le front de l’attaque nantaise avec une grande générosité. Avec un Coco très remuant à droite, il a apporté ce qui avait manqué aux Canaris lors du terne 0-0 à Bordeaux il y a une semaine. « Je l’avais dit, que notre jeu a besoin de prise de vitesse, de prise d’espaces », analyse Christian Gourcuff, contraint de sortir (56e) son jeune attaquant après l’expulsion de
Louza (49e) pour densifier son milieu de terrain. « Randal a donné de la vie au jeu. Davantage de verticalité, de percussion. » « Il lui manque juste le but, note Dennis Appiah. Il peut être content de son match, mais peut être emmerdé de ne pas avoir marqué… »
«C’est très prometteur»
Ce qui aurait évité aux Nantais, dominateurs à la pause (2-0), de se faire des frayeurs après la seconde expulsion de Fabio (87e). « Il a fait quelques erreurs sur le plan technique et il aurait pu mieux négocier certaines situations favorables », chipote un peu Gourcuff. Avant de reconnaître : « C’est un jeune joueur intéressant sur la première période. C’est très prometteur. » A Boulogne-sur-Mer, où il a été prêté la saison dernière, personne ne sera surpris. L’attaquant y a laissé un excellent souvenir (trois buts et trois passes décisives lors des neuf derniers matchs). « J’ai plus confiance en moi, j’ai pris de la maturité avec mon prêt, avoue l’intéressé. Cela m’a fait du bien de voir un autre horizon. » A Nantes, depuis plusieurs saisons, il semblait obscurci pour lui. Seul Sergio Conceição, en 2017, lui avait fait goûter à trois reprises au banc de la L1. Le haut niveau, le natif de Bondy y sera confronté vingt-deux minutes à SaintEtienne (défaite 3-0) et surtout lors d’une première titularisation cauchemardesque à Angers le 20 janvier 2019 (défaite 1-0). Après la rencontre, l’entraîneur Vahid Halilhodzic, mécontent du départ d’Emiliano Sala à Cardiff, avait lâché cette phrase révélatrice du peu de considération qu’il avait pour son jeune joueur : « Entre moi et lui, je l’ai choisi, lui. Je n’avais pas d’autres solutions [Coulibaly étant suspendu]. » Quelques jours plus tard, Antonio Mance débarquait à la Jonelière. Le Croate, dont plus personne ne se souvient, allait inscrire un but en six rencontres et Kolo Muani se contenter de quelques miettes par-ci par-là…