L’obligation de porter le masque au travail «crée des tensions entre les collaborateurs»
Des lecteurs de «20 Minutes» livrent leurs impressions sur les règles sanitaires
Finis les sourires complices à la cafétéria ou les messes basses en réunion. Les règles sanitaires entrées en vigueur le 1er septembre ont généralisé le port systématique du masque dans les bureaux pour éviter la propagation du Covid-19. Cette mesure a été décidée en raison du rebond de l’épidémie et parce que 29 % des 1 255 clusters identifiés par Santé publique France sont survenus en entreprise.
Cette obligation est saluée par 70 % des Français dans un sondage YouGov réalisé les 31 août et 1er septembre pour le HuffPost. Et par certains de nos lecteurs comme Mathias, qui a répondu à notre appel à témoins : « Travaillant dans le secteur de la grande distribution, l’obligation généralisée du port du masque a été un soulagement. Au début, ça gratte et ça gêne, après, on arrive à oublier qu’on le porte. » Quant à Sandrine, elle a décidé de positiver : « J’en ai fait un accessoire de mode et j’assortis mes masques à mes tenues, surtout quand je vais au bureau.»
Mais certains salariés remettent en cause l’utilité du port du masque en entreprise, comme Cédric : « La plupart des salariés mangent ensemble au resto. Où est l’utilité ensuite de porter le masque devant son écran quand le collègue est à 2 ou 3 m ? » Sous le masque, certains grimacent, comme Laure : « Ça donne chaud, j’ai des plaques sur le visage après trois jours d’utilisation. Et la buée sur les lunettes, c’est pénible. » « Depuis cette règle, il m’arrive d’avoir mal à la tête le soir », ajoute Matt.
Dans certaines entreprises, comme celle de Gaëlle, le masque est devenu un objet de discorde. « Le 1er septembre, tout le monde a joué le jeu et, dès le 2 septembre, c’était n’importe quoi. Ça crée des tensions entre les collaborateurs. » Pour les personnes à risque face au Covid-19, comme Sophie, le non-respect du port du masque suscite colère et inquiétude : « Le masque est souvent porté sous le nez ou sur le menton pour beaucoup de mes collègues. » La plupart du temps, les manageurs montrent l’exemple. Parfois, ce n’est pas le cas, comme le souligne Emilie : « Notre direction nous a dit : “C’est obligatoire, mais on ne l’imposera à personne.” » A contrario, certains employeurs incitent leurs collaborateurs à dénoncer les mauvais comportements. « La direction nous demande de “balancer” ceux qui ne suivent pas les consignes », témoigne Georges. Bonne ambiance garantie.
« Ça donne chaud. J’ai des plaques sur le visage après trois jours d’utilisation. » Laure