20 Minutes (Nantes)

Les masques ne portent pas préjudice à la fête foraine

Loisirs «20 Minutes» a cherché à savoir s’il est possible de s’amuser à la fête foraine malgré le protocole sanitaire mis en place contre le Covid-19

- Julie Urbach

Même à travers le masque, une odeur sucrée vient nous chatouille­r les narines. Depuis ce week-end, pas de doute, la traditionn­elle fête foraine est de retour pour un mois sur les cours SaintPierr­e et Saint-André, à Nantes. Menacé en raison du Covid-19, l’événement (annulé au printemps) et ses 84 forains ont finalement eu l’autorisati­on de s’installer à condition qu’un «protocole sanitaire assez strict» soit observé. Mais peut-on vraiment s’amuser tout en respectant les gestes barrières? Dimanche, ils sont en tout cas très nombreux à se déplacer, et beaucoup affichent un sourire (sur les yeux). La plupart portent leur masque, indispensa­ble pour pénétrer et circuler sur le site, encadré cette année par des barrières et des agents de sécurité. «Même avec ça, les gens viennent, ils s’amusent, ils en ont besoin, constate Thyrone, un forain.

La vie, surtout après le confinemen­t, ce n’est pas de rester cloîtré chez soi!» «Niveau fréquentat­ion, ça commence très bien, se félicite-t-on au stand de tir des Tontons flingueurs. Et les gens jouent le jeu, dans 90% des cas.»

Rappels à l’ordre et contrôles

Il faut dire que, une fois le contrôle d’entrée passé, on peut un peu se relâcher. Pour manger une gaufre ou fumer une cigarette, c’est autorisé. Mais impossible pour les agents de sécurité de rappeler tout le monde à l’ordre. Devant une « machine pousse pièces », un jeune homme semble tellement à fond qu’il en oublie de rentrer son nez qui dépasse. Un peu plus loin, c’est une foraine qui donne de la voix dans son micro, un masque en tissu calé dans le cou. Ailleurs, on s’agglutine par dizaines, et sans toujours se désinfecte­r les mains, pour lancer des disques aimantés et tenter de remporter le gros lot… Romane, elle, vient de se faire épingler. D’un petit geste, un vigile lui demande de replacer correcteme­nt son masque blanc. «Ça fait quinze minutes que je suis là et j’ai déjà du mal à respirer, peste la lycéenne. On est en extérieur, je ne vois pas pourquoi il faudrait le porter!» A deux pas, Thais et Mia descendent d’un manège à sensation, le visage découvert. «On s’est dit qu’on allait avoir besoin d’air et que ça empêcherai­t de bien crier, donc on ne l’a pas mis», avouent les deux ados. Si, contrairem­ent à ce qui avait été annoncé, il n’y a pas de sens de circulatio­n imposé, les forains ont, eux aussi, dû faire évoluer leurs pratiques. Notamment pour nettoyer les volants des autos tamponneus­es, les carabines ou les cannes à pêche des enfants. Pour autant, comme leurs clients, ils semblent déjà avoir abandonné la règle du mètre de distance dans les files d’attente, même si certains panneaux la rappellent. « Les gens viennent pour se divertir, observe un couple, dans sa cabine. On ne va pas arrêter le manège en plein milieu du tour car un client a retiré son masque.»

La préfecture a prévenu que des contrôles de police auront lieu tout au long de l’événement.

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La fête se tient pendant un mois sur les cours Saint-Pierre et Saint-André.

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