«Un garçon un peu traumatisé »
En Suède (0-1), samedi, Antoine Griezmann est passé à côté de son match. La conséquence d’un mal-être à Barcelone ?
On n’attendait pas grand-chose et, pourtant, on a quand même été déçus. On ne parle pas ici de la performance moyenne des Bleus samedi soir en Suède, mais de celle, plus moyenne encore, d’Antoine Griezmann. Le natif de Mâcon n’a plus grand-chose du joueur soyeux que l’on connaissait en équipe de France jusqu’ici.
En Scandinavie, il a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris. «Dans le jeu, ce n’est pas le Griezmann qu’on connaît, acquiesce la légende Alain Giresse. Il a perdu confiance, il joue petit bras, il ne prend plus vraiment de risque. » Le Barcelonais a manqué à la fois d’influence dans le jeu et de justesse dans la finition, à l’image de cette volée vendangée dans le dernier quart d’heure. Sans parler du penalty expédié dans les airs en fin de rencontre, le troisième de suite manqué en sélection. «Il faut qu’il reprenne confiance, indiquait Olivier Giroud sur M6 après la rencontre. On sait qu’il y a des périodes plus difficiles pour les attaquants. Je ne suis pas inquiet pour lui. » Interrogé dimanche, dans l’émission « Téléfoot »,
Didier Deschamps
Didier Deschamps a préféré minimiser les malheurs de Griezmann, assurant simplement qu’il n’avait «pas besoin de le sauver. Il est en attente de voir ce qu’il va se passer la saison prochaine». Preuve que le contexte pesant autour du Barça, avec le vrai-faux départ de Messi, n’est pas totalement étranger au moment de spleen traversé par Griezmann.
Pour Giresse en revanche, il ne fait aucun doute que le blaugrana lui va mal au teint : « Contre la Suède, j’ai vu un garçon qui est un peu traumatisé par sa situation à Barcelone. Et contrairement à ce qu’on voyait jusque-là, le fait de retrouver le cocon de l’équipe de France ne lui suffit même plus à retrouver son jeu, sa liberté.» Le sélectionneur avait pourtant tout fait pour mettre son poulain dans les meilleures conditions. Placé en faux meneur de jeu, Grizou aurait dû être dans un fauteuil pour faire le lien entre le milieu et l’attaque. Il n’en fut rien. «Le volume est là, il s’est senti de mieux en mieux au cours du match mais il faut remettre la machine en route, expliquait le sélectionneur. Il doit retrouver des sensations qu’il n’avait plus en club. Et là, ça fait dix mois qu’il n’a pas joué en équipe de France. » On n’en voudra pas à Deschamps de protéger son leadeur, mais on ne peut pas non plus s’empêcher de penser que ce rôle est peut-être en passe de changer de main. Si Mbappé, sauveur des Bleus samedi après un but tout en finesse, continue sur sa lancée en club et en sélection, la question du leadership en attaque pourrait bien finir par se poser.
« Il doit retrouver des sensations qu’il n’avait plus en club. »