Les populations d’animaux vertébrés battent de l’aile
Le WWF publie ce jeudi un rapport sur l’état de la planète et l’impact des activités humaines
Moins 52 % en 2014, – 58 % en 2016, – 60 % en 2018… Tous les deux ans depuis 1998, le WWF publie son rapport sur l’état de santé de la planète et des impacts des activités humaines sur celle-ci. Ce jeudi, dans la 13e édition de « Planète vivante », l’ONG internationale annonce – 68 % de déclin moyen des populations de vertébrés sauvages étudiées entre 1970 et 2016 (lire ci-dessous).
Les causes de cette chute de biodiversité, toutes en lien avec l’activité humaine, sont multiples : la perte et la dégradation des habitats, la surexploitation des ressources, la pollution, les espèces invasives, les maladies et, enfin, le changement climatique.
L’agriculture en cause
Mais c’est sur notre système mondial de production alimentaire que s’attarde le rapport du WWF : «80% de la déforestation mondiale est due à l’extension agricole, explique Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France. Cela continue et s’accentue dans certaines zones comme au Brésil, où les feux en Amazonie sont majoritairement d’origine humaine.»
Mais tous nos écosystèmes sont menacés par la production alimentaire : «Les savanes, les zones humides, les fonds marins, via la pêche en eaux profondes, ou bien les récifs coralliens avec certaines pêches, encore pratiquées, à la dynamite ou au cyanure».
Autre chiffre inquiétant pour le WWF : «52% des terres agricoles au niveau mondial sont dégradées sous une forme ou une autre (salinisation, érosion, perte de fertilité).» «C’est un gros enjeu, parce que, en parvenant à restaurer ces terres, on réduit le besoin des agriculteurs à s’étendre sur la forêt ou d’autres écosystèmes naturels», souligne Arnaud Gauffier. C’est l’une des solutions pour endiguer la perte d’abondance de la biodiversité.
« Un scénario permettrait de repasser au-dessus du niveau zéro – qui correspond à l’état actuel de la biodiversité – à l’horizon 2100, indique Arnaud Gauffier. Il combinerait une meilleure gestion du réseau d’aires naturelles protégées, la recherche d’une production agricole aux impacts moindres sur l’environnement et, enfin, une baisse de nos consommations, en particulier de protéines animales. »