Pourquoi l’isolement des malades et des cas contacts échoue
Après les masques et les tests, c’est le nouveau maillon faible de la lutte contre le coronavirus en France : l’isolement des personnes contaminées et des « cas contacts ». Le conseil scientifique a dressé mercredi un « constat d’échec » du dispositif de quarantaine, qui dure actuellement quatorze jours. « Aujourd’hui, peu de gens s’isolent » et cela « fragilise notre capacité à maîtriser les chaînes de contamination » du coronavirus, a regretté Laëtitia Atlani, anthropologue et membre du conseil scientifique, au cours d’une conférence de presse en ligne.
Un coût élevé
Pourquoi ça ne marche pas ? Parce que s’isoler seul, c’est «coûteux sur le plan psychologique et social», explique à 20 Minutes Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’Ecole des hautes études de santé publique. Or, à quatorze jours de quarantaine, le coût devient « extrêmement élevé », dit-il. Donc, la consigne est moins bien suivie. L’isolement, par définition solitaire, des personnes positives ou qui pourraient l’être, apparaît comme une sorte de discrimination pour certains ou certaines. Dans ce cadre, la probable annonce d’une réduction de la quarantaine à sept jours apparaît comme une bonne nouvelle pour Jocelyn Raude : « On réduit quand même sensiblement les effets sur le plan professionnel et personnel. »