Une rentrée agitée dans les rangs de l’Assemblée
Après les vacances parlementaires, les députés ont repris leurs travaux mardi
Certains visages sont plus bronzés, mais on n’en voit pas grand-chose, port du masque oblige. Les députés étaient de retour dans l’Hémicycle mardi, après un mois de suspension des séances publiques. Les parlementaires se sont livrés aux questions au gouvernement. L’occasion, pour la majorité, de faire le service après-vente de ses mesures sanitaires et de son plan de relance, face à une opposition très remontée.
A 15 h, l’Hémicycle est presque rempli : plus de distanciation ni de quotas sur les bancs de l’Assemblée, comme en juin. Mais les micros sont désinfectés entre chaque prise de parole. Sous la tapisserie de L’Ecole d’Athènes, qui s’est refait une beauté pendant l’été, les députés semblent aussi dissipés qu’une classe de 4e le jour de la rentrée. Et ce n’est pas l’intervention de Christophe Castaner qui va atténuer le brouhaha.
L’ancien ministre de l’Intérieur est retourné sur les bancs du PalaisBourbon, comme député des Alpesde-Haute-Provence. Dès que le nouveau président du groupe LREM prend la parole pour interroger le Premier ministre sur le plan de relance, les cris fusent, des bancs de la droite et de la gauche. Impassible, « Casta » poursuit, inaudible. La stratégie du gouvernement en matière sanitaire est rapidement sous le feu des critiques. Le député socialiste Alain David dénonce « l’incohérence entre le ton [de l’exécutif] et la réalité des chiffres » des contaminations, mais aussi l’« absence d’anticipation » et le «manque manifeste de coordination» entre les annonces gouvernementales et les mesures prises à l’échelle locale, en Gironde ou dans les Bouches-du-Rhône, notamment. «L’Etat, aujourd’hui, c’est pas forcément un Etat qui décide tout depuis Paris ! », riposte Jean Castex, applaudi par les marcheurs et la droite.
« Que se passe-t-il ? »
La question de la rentrée scolaire a fait monter un peu plus la tension en fin de séance. « C’est la deuxième rentrée sous Covid, vous aviez le temps de l’organiser. Que se passe-t-il ? », lance le député insoumis de l’Ariège Michel Larive à Jean-Michel Blanquer, chahuté par l’opposition. En réponse, le ministre de l’Education attaque le patron des insoumis, accusant JeanLuc Mélenchon, qui avait déclaré en avril qu’il n’enverrait pas son enfant à l’école le 11 mai, de desservir les « enfants les plus défavorisés ». « Nous avons fait la rentrée la plus normale possible dans des circonstances que chacun reconnaît comme particulièrement compliquées », enfonce le ministre, sous les huées de la gauche.
Dès que Christophe Castaner prend la parole, les cris fusent, à droite et à gauche.