«Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait» décrit l’amour
Dans «Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait», Emmanuel Mouret explore les difficultés de l’engagement amoureux
Jamais Emmanuel Mouret n’a été aussi juste, ni aussi grave, pour explorer les relations amoureuses de ses personnages que dans son dernier film, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait. Les confidences qu’échangent une jeune femme enceinte et le cousin de son compagnon vont bouleverser leur vie. Camélia Jordana, Emilie Dequenne, Niels Schneider et Vincent Macaigne arpentent la carte du Tendre dans ce récit brillamment écrit et finement réalisé. « Il ne faut pas voir ce titre sous un angle moralisateur, explique Emmanuel Mouret à 20 Minutes. Je pense qu’il peut y avoir une vraie saveur pour le spectateur d’être témoin de l’écart entre les engagements et la réalité. C’est toujours rassurant de voir des personnages qui sont le contraire de superhéros.»
«Il est impossible de tout vivre»
Ces femmes et ces hommes essaient de composer entre leur conscience et leurs pulsions, entre raison et sentiment. «On ne peut pas prendre tous les chemins à la fois », dit l’un des protagonistes du film. Toutes et tous vont se trouver au débotté à un carrefour de leur existence et de leurs amours quand des rencontres inattendues balaient leurs certitudes. « Le coeur est grand et peut embrasser beaucoup, mais il est impossible de tout vivre », insiste Emmanuel Mouret. Tantôt drôle ou cruel – voire les deux à la fois –, ce conte philosophique permet au réalisateur de Mademoiselle de Joncquières de sonder encore plus profondément l’âme humaine et ses contradictions.
Même si on n’en a pas vécu de semblables, Emmanuel Mouret rend les questionnements de ses protagonistes poignants : « C’est le propre du cinéma et de l’art que de s’intéresser aux cas particuliers pour essayer de les rendre universels. Dans notre intimité, on se considère tous comme singuliers, mais on se retrouve face à certaines problématiques. » Et personne n’est à l’abri d’une rencontre.