Pogacar pourrait bien contrecarrer les plans du leadeur Roglic
Pogacar semble être le seul capable de poser des problèmes à Roglic
Une attaque à 400 m de l’arrivée pour envoyer un message au maillot jaune ? Au terme d’une 16e étape conclue à Villard-de-Lans sans bouleversement pour le top 10, Tadej Pogacar a montré à son compatriote Primoz Roglic qu’il tenterait bien de dynamiter cette dernière semaine du Tour de France. Si l’Allemand Lennard Kämna l’a emporté mardi, tous les regards sont évidemment braqués sur le prodige de 21 ans. «Je m’attendais à ce qu’un coureur très bien classé tente quelque chose à la fin, et Pogacar montre toujours qu’il a du cran, souligne Wout Van Aert, le solide lieutenant du maillot jaune. Heureusement, Primoz a pu le suivre. Il reste toujours calme, c’est l’un de ses principaux atouts. »
« Il doit attaquer »
Avec quarante secondes d’avance sur son dauphin, Primoz Roglic sait que le véritable danger alpestre aura lieu ce mercredi entre Grenoble et ce fameux col de la Loze, à Méribel (lire par ailleurs). « Ça sera l’étape reine et le point culminant du Tour [2 304 m], rappelle le leadeur du classement général. Les cinq derniers kilomètres de ce tracé sont follement difficiles. Tadej Pogacar est mon principal rival et je dois tout le temps garder un oeil sur lui.»
Selon Eric Boyer, ancien grimpeur et coéquipier de Laurent Fignon puis de Greg LeMond, «l’objectif de Pogacar doit être de reprendre une trentaine de secondes sur Roglic en haut du col de la Loze. S’il veut aller au bout cette année, il doit impérativement attaquer ce mercredi. Mais je ne pense pas qu’il doive chercher à s’emparer du maillot jaune. Son équipe ne me paraît pas assez solide pour le protéger ensuite sur la dernière étape de montagne. On pourrait plutôt l’imaginer remporter le Tour sur le contre-la-montre de samedi [à la Planche des Belles Filles].» L’ancien directeur sportif de la Cofidis n’oublie pas que « Roglic a montré un soupçon de faiblesse en haut du Grand Colombier ». Et ce récent épisode donne forcément des idées à Tadej Pogacar.
«Sur un final aussi violent, vous pouvez peut-être grappiller quelques secondes, mais vous pouvez aussi perdre énormément, si vous n’avez pas les jambes», confie timidement la révélation de ce Tour de France. Une prudence de façade que maîtrise aussi parfaitement Roglic : « Ça sera super dur de tout contrôler. Je n’ai pas de scénario précis en tête, je m’attends juste à une très dure journée de cyclisme ce mercredi. » Comprendre une journée autrement plus excitante pour les spectateurs de la Grande Boucle.