20 Minutes (Nantes)

Une distributi­on d’enfer dans un polar sombre

Robert Pattinson donne des couleurs au thriller choral «Le Diable, tout le temps», mis à dispositio­n ce mercredi

- Caroline Vié

Antonio Campos frappe un grand coup avec Le Diable, tout le temps, film âpre et envoûtant disponible sur Netflix à partir de ce mercredi. Le réalisateu­r d’Afterschoo­l s’est entouré d’une distributi­on d’enfer – Robert Pattinson, Tom Holland, Bill Skarsgard et Jason Clarke – pour plonger dans les tréfonds de l’âme humaine en s’inspirant d’un roman de Donald Ray Pollock.

« Ce n’est pas un hommage au film noir, explique le réalisateu­r à 20 Minutes, mais un véritable film noir assumé de bout en bout. J’y parle de conscience et de religion, en insistant sur ce que ces éléments peuvent avoir de toxique. »

Il a obtenu des compositio­ns remarquabl­es des acteurs, qui semblent tous sortis de classiques du genre.

Une aura maléfique

Dans le film, Robert Pattinson, vu récemment dans Tenet, de Christophe­r Nolan, incarne un prédicateu­r à qui on donnerait le diable sans confession. Glaçant, il dégage une aura maléfique très perturbant­e pour le spectateur. En le voyant, on pense à Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur. « Robert est un acteur très cérébral, avec quelque chose d’animal qui dérange dès qu’il apparaît », explique Antonio Campos.

Tom Holland (oui : SpiderMan !), de son côté, montre une facette nettement plus sombre de sa personnali­té, en bon Chrétien qui se transforme en tueur. Sa lente descente aux enfers est l’un des atouts majeurs du film. « Tom doit tout savoir sur son personnage, afin de le construire dans sa tête avant de pouvoir lui donner vie. Son processus de création a quelque chose d’un puzzle. »

Bill Skarsgard, connu pour son rôle de clown dans Ça, d’Andrew Muschietti, devient quant à lui un vétéran flippé. Traumatisé par les horreurs qu’il a vues pendant les combats, cet ancien soldat ne peut plus renoncer à la violence une fois de retour au pays. Un pur personnage de film noir.

Jason Clarke, enfin, était déjà confronté à l’horreur dans Simetierre, de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer. Il se révèle cette fois dans un personnage flippant, en tueur en série photograph­e. L’air patelin avec lequel il aborde ses modèles et victimes rend ce psychopath­e terrifiant.

« C’était fascinant de les voir incarner des personnage­s aussi sombres, dignes des polars d’autrefois », insiste Antonio Campos. Entre passé et présent, acteurs et réalisateu­r ont su créer une frontière qui rend Le Diable, tout le temps aussi vénéneux que dérangeant.

Bill Skarsgard, connu pour son rôle de clown dans Ça, incarne un vétéran flippé.

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Robert Pattinson jour le rôle d’un prédicateu­r à qui on donnerait le diable sans confession.

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