20 Minutes (Nantes)

Des riverains vent debout contre l’abattage d’arbres

Justice Le tribunal administra­tif de Nantes doit se pencher, mercredi prochain, sur le sort des marronnier­s et des chênes de Vertou

- Julie Urbach

Les tronçonneu­rs, quai de la Chaussée-des-moines à Vertou (Loire-Atlantique), devront-ils rebrousser chemin ? C’est la question à laquelle répondra le tribunal administra­tif de Nantes. Mercredi prochain (l’audience prévue ce jeudi a été reportée), le juge se penchera sur le sort de 16 arbres, destinés à être abattus dans le cadre d’un projet de réhabilita­tion du site de promenade en bord de Sèvre. Opposés à cette opération, une dizaine de riverains ont déposé un recours en référé dans le but de les «sauver».

En attendant, sur place, la résistance s’organise. «A l’heure du réchauffem­ent climatique, détruire des arbres de cette qualité nous paraît incompréhe­nsible, peste Cathy Turgis, une riveraine. C’est un écrin de verdure qui va être minéralisé. » Sur le quai, ils seraient une cinquantai­ne d’opposants à se relayer jour et nuit. Un combat également politique puisque la cause a reçu le soutien d’Europe Ecologie-Les Verts et de certains élus d’opposition.

«Consolider la berge»

Une pétition proposée aux passants aurait déjà récolté plus de 7 000 signatures. Il faut dire que, selon les opposants, l’abattage de ces arbres n’aurait jamais été évoqué lors de la consultati­on autour de ce projet, organisée en 2016. « Les riverains ont été d’autant plus choqués que cela n’avait jamais été mis à la discussion, affirme Me Pierre Lefevre, l’avocat qui les défend. Il faut, en plus, savoir que le Code de l’environnem­ent interdit l’abattage de ce type d’alignement d’arbres, sauf s’ils sont malades ou qu’ils constituen­t un risque. Ce n’est pas le cas ici, puisqu’on est dans une opération de réaménagem­ent, sans aucun critère sanitaire. »

De son côté, la mairie de Vertou (LR) réaffirme « la nécessité de consolider et de restaurer cette berge ». « L’objectif est ensuite de donner davantage de place aux piétons, d’améliorer le confort et l’accessibil­ité, mais aussi la qualité environnem­entale de ce site, qui a un réel besoin d’entretien, défend Philippe Schwartz, directeur général adjoint Territoire­s et paysages à la mairie de Vertou. Dix des arbres concernés [des chênes originaire­s d’Amérique du Nord] datent de 1990. Nous replantero­ns des essences locales et restaurero­ns un talus végétal.» Selon la mairie, seul l’un des marronnier­s, plantés dans les années 1950, serait malade. Les autres présentent cependant « de nombreuses dégradatio­ns liées aux anciennes coupes », précise le site de la commune. « Serein » quant à la décision du tribunal, Philippe Schwartz dit toutefois «entendre l’émotion» et promet de fournir «de nouvelles explicatio­ns» sur ce projet, mené avec Nantes métropole et le départemen­t et programmé jusqu’en 2022 en théorie. Les riverains, quant à eux, espèrent que les arbres resteront en place jusqu’à une deuxième audience, qui doit juger l’affaire sur le fond, mais pas avant plusieurs mois, voire années.

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Des riverains se relaient sur place, à Vertou, ici, le 15 septembre.

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