Des riverains vent debout contre l’abattage d’arbres
Justice Le tribunal administratif de Nantes doit se pencher, mercredi prochain, sur le sort des marronniers et des chênes de Vertou
Les tronçonneurs, quai de la Chaussée-des-moines à Vertou (Loire-Atlantique), devront-ils rebrousser chemin ? C’est la question à laquelle répondra le tribunal administratif de Nantes. Mercredi prochain (l’audience prévue ce jeudi a été reportée), le juge se penchera sur le sort de 16 arbres, destinés à être abattus dans le cadre d’un projet de réhabilitation du site de promenade en bord de Sèvre. Opposés à cette opération, une dizaine de riverains ont déposé un recours en référé dans le but de les «sauver».
En attendant, sur place, la résistance s’organise. «A l’heure du réchauffement climatique, détruire des arbres de cette qualité nous paraît incompréhensible, peste Cathy Turgis, une riveraine. C’est un écrin de verdure qui va être minéralisé. » Sur le quai, ils seraient une cinquantaine d’opposants à se relayer jour et nuit. Un combat également politique puisque la cause a reçu le soutien d’Europe Ecologie-Les Verts et de certains élus d’opposition.
«Consolider la berge»
Une pétition proposée aux passants aurait déjà récolté plus de 7 000 signatures. Il faut dire que, selon les opposants, l’abattage de ces arbres n’aurait jamais été évoqué lors de la consultation autour de ce projet, organisée en 2016. « Les riverains ont été d’autant plus choqués que cela n’avait jamais été mis à la discussion, affirme Me Pierre Lefevre, l’avocat qui les défend. Il faut, en plus, savoir que le Code de l’environnement interdit l’abattage de ce type d’alignement d’arbres, sauf s’ils sont malades ou qu’ils constituent un risque. Ce n’est pas le cas ici, puisqu’on est dans une opération de réaménagement, sans aucun critère sanitaire. »
De son côté, la mairie de Vertou (LR) réaffirme « la nécessité de consolider et de restaurer cette berge ». « L’objectif est ensuite de donner davantage de place aux piétons, d’améliorer le confort et l’accessibilité, mais aussi la qualité environnementale de ce site, qui a un réel besoin d’entretien, défend Philippe Schwartz, directeur général adjoint Territoires et paysages à la mairie de Vertou. Dix des arbres concernés [des chênes originaires d’Amérique du Nord] datent de 1990. Nous replanterons des essences locales et restaurerons un talus végétal.» Selon la mairie, seul l’un des marronniers, plantés dans les années 1950, serait malade. Les autres présentent cependant « de nombreuses dégradations liées aux anciennes coupes », précise le site de la commune. « Serein » quant à la décision du tribunal, Philippe Schwartz dit toutefois «entendre l’émotion» et promet de fournir «de nouvelles explications» sur ce projet, mené avec Nantes métropole et le département et programmé jusqu’en 2022 en théorie. Les riverains, quant à eux, espèrent que les arbres resteront en place jusqu’à une deuxième audience, qui doit juger l’affaire sur le fond, mais pas avant plusieurs mois, voire années.