La durée du congé paternité va doubler dès juillet 2021
L’Elysée a annoncé mardi que la durée du congé paternité allait passer de quatorze à vingt-huit jours
Davantage de temps pour prendre son bébé dans les bras et organiser sa nouvelle vie familiale. Emmanuel Macron va confirmer ce mercredi l’allongement du congé paternité lors d’un déplacement à la maison de la petite enfance et centre de protection maternelle et infantile de Longjumeau (Essonne), comme l’a annoncé l’Elysée mardi soir. A partir du 1er juillet 2021, sa durée passera de onze à vingt-cinq jours. Ils s’ajouteront aux trois jours auxquels ont droit les pères lors de la naissance d’un enfant ou de l’arrivée au foyer d’un enfant adopté. Soit vingt-huit jours pour pouponner, contre quatorze aujourd’hui. Cette décision fait écho au rapport sur les « 1 000 premiers jours de l’enfant » de la commission présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik remis mardi au secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles, Adrien Taquet. Rapport qui préconisait d’étendre le congé paternité à neuf semaines. La recommandation n’a donc pas été suivie. « Cette durée ne recueillait pas les suffrages des Français», assure-t-on à l’Elysée. Par ailleurs, le coût de la mesure n’aurait pas été le même pour les finances publiques.
Les bénéfices attendus pour les relations père-enfant sont évidents : «Le temps est un facteur important pour que le père puisse nouer un lien d’attachement avec son bébé», souligne l’Elysée. «Le fait que, dès le début, le papa se penche aussi souvent sur le berceau que la mère va déconstruire les rôles stéréotypés dans la vie des couples et renforcer la sécurité affective de l’enfant», renchérit Marie Donzel, directrice associée au cabinet AlterNego, experte de l’innovation sociale. Une décision saluée aussi par Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf) : «De plus en plus d’hommes souhaitent s’investir dans la coparentalité. Mais on aurait aimé que la durée soit davantage allongée.»
C’est aussi un geste fort en faveur de l’égalité femmes-hommes, « car la charge des premiers jours repose encore trop sur les femmes», souligne l’Elysée. Un avis partagé par Marie Donzel : «Ce congé paternité allongé va permettre d’alléger la charge mentale des mères, car les pères vont pouvoir partager avec elles la mise en place des responsabilités familiales. Et ils vont pouvoir mieux les soutenir après le traumatisme corporel qu’elles ont subi avec l’accouchement.» C’est aussi un signal envoyé aux entreprises pour Marie Donzel : «Cela manifeste l’entrée du salarié en parentalité et oblige l’employeur à la prendre en compte dans l’organisation du travail. »
«On aurait aimé que la durée soit davantage allongée. » Marie-Andrée Blanc, Unaf