Devenir fidèles au compost
Plusieurs initiatives pour aider les citadins à se mettre au compostage de leurs déchets alimentaires se sont lancées
Ils occupent environ un tiers de nos poubelles. Mais que faire de ses épluchures de fruits et légumes, fleurs fanées ou autres déchets verts quand on habite en appartement? Cette question, Camille Marhadour-Savary l’a beaucoup entendue.
La Nantaise vient de lancer Ouivalo, un système qui permet aux citadins de se débarrasser gratuitement de leurs biodéchets dans des points de collecte (trois pour l’instant à Nantes) ou magasins partenaires. «Il suffit de venir avec son seau et de jeter son contenu dans le bac prévu, explique l’entrepreneuse de 26 ans. On peut aussi échanger son seau plein contre un vide.» L’équipe vient ensuite régulièrement les récupérer pour les acheminer chez Compost in Situ, une entreprise au nord de Nantes qui les revalorise. Un exemple parmi d’autres initiatives de compostage qui se lancent ou prennent de l’ampleur en cette rentrée. Sur le même principe, la Tricyclerie a décidé de s’ouvrir aux particuliers. Cet été, l’association a installé un petit cabanon fermé à clé, quartier des Olivettes, que les abonnés (de 8 à 15 € par mois) peuvent venir remplir d’épluchures. «On avait beaucoup de demandes, et le confinement a encore accéléré les choses, assure Margaux Bourrigault, en charge du projet. Le bilan est positif puisqu’en quelques semaines, on a collecté environ 100 kg grâce à une vingtaine de foyers. L’objectif est d’ouvrir six ou huit autres points d’ici à la fin de l’année.»
Des services simples qui devraient motiver de plus en plus de Nantais à franchir le pas, même si des milliers de foyers avaient déjà commencé. En témoigne l’impressionnant maillage de bientôt 300 composteurs collectifs installés partout en ville par l’association Compostri qui accompagne quelque 6000 familles !
La mairie de Nantes aussi s’empare du sujet, alors que les municipalités auront l’obligation de proposer à tous les habitants, d’ici à 2023, des solutions pour recycler leurs biodéchets. Une expérimentation commencée l’an dernier avec 1500 foyers de Nantes Nord vient d’être relancée. Treize points de collecte ont été installés dans le quartier, complétés par un service de porte à porte. « Les gestes de tri sont plutôt très bien suivis, grâce à toute la pédagogie faite avec les habitants», se félicite Mahel Coppey, conseillère municipale (EELV) aux déchets et à l’économie circulaire. Et à l’autre bout de la chaîne, des maraîchers de La Chapelle-sur-Erdre sont associés. «Même à une plus grande échelle, il faudra veiller à garder une boucle de proximité», insiste l’élue.
« Les gestes de tri sont plutôt très bien suivis, grâce à toute la pédagogie faite avec les habitants. »
Mahel Coppey, conseillère municipale EELV