20 Minutes (Nantes)

Lhyfe veut répandre l’hydrogène dans les stations-service

La société nantaise Lhyfe prévoit la mise en service d’une douzaine d’unités de production d’hydrogène vert d’ici à 2023

- Frédéric Brenon

Un plan stratégiqu­e européen le 8 juillet, un plan d’investisse­ment français de 7 milliards d’euros le 8 septembre et même un plan régional de 100 millions d’euros en Pays-de-la Loire le 25 septembre… L’hydrogène est la star des carburants pour les transports de demain. Un engouement politique qui tombe à pic pour Lhyfe, start-up nantaise, dont l’ambition est devenir la «locomotive» de la production d’hydrogène vert en Europe. L’hydrogène vert? Un gaz propre obtenu par le procédé de l’électrolys­e de l’eau, lui-même alimenté par de l’électricit­é issue d’énergies renouvelab­les, comme les éoliennes. Pionnière dans le domaine, la société nantaise prévoit d’ouvrir une douzaine d’unités de production en France et en Europe d’ici à 2023, puis une trentaine les années suivantes. Les travaux de constructi­on du premier site viennent tout juste de débuter à Bouin (Vendée), près d’un parc éolien. Six millions d’euros ont été dépensés pour pouvoir produire, à partir de mai, 300 kg d’hydrogène par jour à partir d’eau de mer. « Ce sera une première mondiale à l’échelle industriel­le, s’enthousias­me Matthieu Gesné, fondateur

« On peut faire le plein en quelques minutes pour un tarif de 70 €. » Matthieu Guesné

de Lhyfe. Par jour, 300 kg d’hydrogène, cela correspond à la consommati­on de 700 voitures. On n’a pas besoin de pomper beaucoup d’eau, puisque, avec un litre, vous obtenez la même énergie qu’avec un litre d’essence.»

L’hydrogène produit à Bouin sera ensuite distribué à des stations-service équipées (très peu nombreuses aujourd’hui). «On peut faire le plein en quelques minutes pour un tarif de 70 €, explique l’entreprene­ur. L’autonomie est la même qu’un véhicule diesel. Le moteur ne fait pas de bruit et ne rejette que de l’eau. » A moyen terme, d’autres débouchés peuvent être également envisagés, comme les bus, les poids lourds ou les camions poubelle. «Il y a une prise de conscience des enjeux environnem­entaux, est convaincu Matthieu Guesné. On est à un point de bascule où le développem­ent de l’hydrogène peut aller très vite.»

Dans cette perspectiv­e, Lhyfe, envisage de plus grosses unités de production, capables de livrer jusqu’à une tonne d’hydrogène vert par jour. Même si ces sites seront « hautement automatisé­s, les effectifs de la start-up vont devoir grossir. «On est une vingtaine actuelleme­nt, indique le patron. On va monter à 30 d’ici la fin d’année. Puis on prévoit de doubler les effectifs chaque année », détaille Matthieu Guesné.

Quant à la région Pays-de-la-Loire, elle devrait garder un « temps d’avance » puisque, après Bouin, une unité de production Lhyfe pourrait voir le jour dans chaque départemen­t, avec le soutien du conseil régional.

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Au Mans, on trouve une des rares stations qui distribue de l’hydrogène.

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