La meilleure attaque, c’est la défense, selon Deschamps
Le sélectionneur des Bleus devrait, face à l’Ukraine ce mercredi, reconduire son 3-5-2. Pour mieux favoriser l’attaque
Le temps passe vite. Saviez-vous que le 3-5-2 en équipe de France sous Didier Deschamps fêtera son premier anniversaire le 17 novembre ? A cette date, en 2019, le sélectionneur avait surpris son monde avec une défense à trois contre l’Albanie. Mais en adoptant un schéma initialement pensé pour la défense, le sélectionneur offre une ouverture aux détracteurs qui lui reprochent un pragmatisme excessif au détriment du beau jeu. Ce dont il s’est d’ailleurs encore défendu avant le match face à l’Ukraine, ce mercredi. « L’objectif, c’est d’avoir le plus de maîtrise possible et de mettre le plus en difficulté possible l’adversaire, a indiqué Deschamps. Je préfère avoir le ballon et maîtriser.» Ça n’a pas trop mal marché, jusqu’ici. Mais il faut reconnaître qu’aligner Léo Dubois et Lucas Digne en pistons contre la Suède n’était peut-être pas la meilleure façon de vendre un nouveau produit dont la principale qualité serait la maîtrise. « Ce 3-5-2 n’est pas pour verrouiller, jurait DD, lundi. Cela vous surprendra peut-être, mais mon objectif avec ce système est de faire en sorte de mettre les joueurs offensifs dans les meilleures dispositions. Dans ce système, on s’est créé pas mal d’occasions, on a marqué pas mal de buts.» Sept en trois matchs, on a connu pire, on a connu mieux.
Griezmann dans l’axe
Expert en tactique, Christophe Kuchly distille son savoir dans le podcast « Vu du banc ». Pour lui, le sélectionneur est de bonne foi. «En équipe de France, il veut faire jouer ses latéraux assez haut, mais il n’y a pas encore les combinaisons pour. Ça demande des ajustements des circuits de passes. » Au fond, ce changement de cap cache aussi les desseins du Deschamps gestionnaire, désireux de conserver Antoine Griezmann, traumatisé par son utilisation au Barça, dans une position axiale qu’il affectionne tant. «Là où il est le plus efficace, c’est dans l’axe, au coeur du jeu, pour pouvoir faire du liant, détaille le boss des Bleus. Il a même le volume pour se retrouver parfois au milieu de terrain.»
Toujours est-il que le 3-5-2 n’est pas le seul système capable de remettre Grizou au centre du village. Avec les nombreux milieux de talent en France, pourquoi ne pas tenter un milieu en losange plus porté sur l’audace, sur la créativité ? « Le losange, c’est une des solutions, répond Deschamps. Mais ce n’est pas les mêmes repères, pas le même système, avec des avantages et des inconvénients. C’est une option que je mettrai en place à un moment ou à un autre.» Christophe Kuchly y voit une incompatibilité majeure : « J’ai tendance à penser que, pour bien défendre en bloc, tu as besoin de joueurs sur les côtés au milieu. Or, dans le losange, les deux milieux auraient une trop grande zone à couvrir sur les côtés en phase défensive, et j’ai du mal à voir comment un losange peut ne pas exposer les latéraux.» La défense, toujours la défense.