Les soignants quittent l’hôpital public malgré le Ségur
On savait la colère forte et ancienne. Chez une partie des soignants français, elle n’est pas retombée. Alors que la France affronte une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, le Collectif inter-urgences (CIH) a tiré la sonnette d’alarme mardi : l’hôpital public n’a plus les moyens de remplir sa mission. Notamment du fait de départs massifs de soignants. Le CIH prévoit par ailleurs une mobilisation le 15 octobre.
« A l’AP-HP, 192 infirmières ont été recrutées récemment. Malheureusement, il y a eu 192 départs, témoigne Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Bichat et membre du CIH. On se retrouve dans la même situation : 100 infirmières manquantes.» Pourtant, les accords du Ségur prévoient une revalorisation salariale, afin d’améliorer l’attractivité de ces carrières. En septembre, les paramédicaux et les agents techniques des hôpitaux publics et privés ont touché 90 € net par mois. A partir de mars, leur fiche de paie affichera encore 93 € supplémentaires. Mais, pour le collectif, cette amélioration n’était qu’un « rattrapage ».
Au ministère de la Santé, on demande un peu de patience. « Cela fait vingt ans que la situation se détériore, reconnaît-on. Les décisions prises lors du Ségur vont dans le bon sens. Dire que le gouvernement ne va pas assez vite, c’est ne pas voir qu’on travaille d’arrache-pied aux recrutements, aux jeux sur les grilles de salaires, aux revalorisations des paramédicaux et des médecins. »