« YelloPark a été un échec lourd »
Ancien associé du président du FCN, Yoann Joubert revient sur l’échec du projet de stade et de son volet immobilier
Lundi soir, Yoann Joubert a annoncé qu’il allait devenir, avant le 30 juin, le président du club de hand féminin de Nantes. A cette occasion, il est revenu sur le feuilleton YelloPark, entre 2017 et 2019. Le PDG de Réalités était à la tête d’un volet immobilier de ce projet de stade mené par Waldemar Kita, le président du FCN, qui a été complètement abandonné l’année dernière.
En novembre 2018, Johanna Rolland annonçait la fin de votre volet immobilier dans le projet YelloPark. Quels souvenirs en gardez-vous ?
C’est loin et c’est proche, car cela nous colle un peu. Ça a été un échec lourd. J’en suis toujours persuadé, la ville en a besoin car on ne produit pas assez de logements. Et le club a besoin d’un outil réhabilité, j’en suis persuadé aussi. Après, on a fait des erreurs…
Lesquelles ?
Il y avait juste la concession à faire qu’il ne fallait pas faire un stade neuf, mais qu’il fallait réhabiliter la Beaujoire. Au groupe Réalités, c’était notre conviction au début. Je m’en veux d’avoir lâché cette idée-là car c’est une des raisons majeures de l’échec du projet. Si on avait proposé un projet de réhabilitation, qui est possible, je pense que ce projet aurait démarré.
Pourquoi ?
Une réhabilitation, ça allait plus vite. Entre 50 et 80 millions d’euros, vous faites déjà quelque chose de très bien.
On avait publié différents schémas…
Moi, j’étais persuadé qu’il fallait faire un stade réhabilité de 32 000 places maximum, et pas un stade neuf de 40 000. On s’est rangé derrière le projet de stade neuf qui était aussi soutenu par la Ville, au début. C’était une erreur, connaissant notre territoire, notre ville.
Pourquoi était-ce une erreur ?
Le FCN, c’est comme une cathédrale, à Nantes. Ça fait partie de l’identité de la ville. Quand je vais dans ma filiale au Maroc, on me parle du FCN, et pas de Johanna Rolland. Tout le monde connaît le FC Nantes. On a été défaillants, pourtant, on a travaillé comme des fous, avec une sincérité totale. On a gardé avec les opposants une très bonne relation.
Vous n’avez pas assez écouté les nombreux supporteurs qui voulaient garder la Beaujoire ?
On a essayé, sincèrement. Je ne concevais pas les choses autrement. J’ai les boules, encore. Je le redis, si ça devait redémarrer demain, j’en serais le premier heureux, mais ça serait une réhabilitation ou rien.
Quelle est votre relation actuelle avec Waldemar Kita ?
On a très peu de relations. Je l’ai eu au téléphone, la semaine dernière, car la société YelloPark existe toujours. On en fait quoi ? On ne sait pas, en fait. Maintenant, on a l’impression d’être comme des blessés de guerre, l’impression d’avoir raté quelque chose pour la ville et pour le club.