20 Minutes (Nantes)

La fête est finie au Warehouse

La «plus grosse discothèqu­e de l’Ouest» cumulerait 700000 € de dettes

- Julie Urbach

Les lumières sont éteintes et les enceintes sont rangées depuis le 13 mars. Pour autant, les factures continuent de tomber au Warehouse. Le loyer de la discothèqu­e qui se présente comme la plus grosse de l’Ouest (3 000 m2) s’élève à… 55 000 €, selon ses gérants. « Il faut continuer à payer alors que l’on nous interdit d’exploiter, se désole Quentin Schneider, DJ et cogérant du lieu. Les assurances ne nous aident pas mais il faut, elles aussi, les régler. Ajoutez les frais de maintenanc­e, et on arrive à 70 000 € par mois. »

Le Warehouse, qui programme environ 700 artistes et accueille près de 300 000 fêtards par an, se sent « déconsidér­é ». A peine 80 000 € lui ont été versés et rien ne tombe depuis septembre, en raison de « retards administra­tifs ». Un prêt garanti par l’Etat et la mise en chômage partiel des 15 salariés plus tard, la situation est « critique », avec une dette cumulée de 700 000 €.

Ce qu’espère le Warehouse désormais, c’est que la métropole entre dans le jeu. Une réunion pourrait avoir lieu dans les prochains jours. « On peut tenir si on nous paie les charges, mais le bailleur [Le Hangar à bananes] ne veut pas nous faire de cadeau, confie Quentin Schneider. »

De son côté, Jean-Marie Nex, le promoteur du Hangar à bananes, rapporte que le Warehouse n’a jusqu’ici «pas versé un centime ». Le bailleur ne veut pas croire aux difficulté­s décrites par le club. « Ils ont reçu des aides, ils ont de la trésorerie, mais ils veulent bloquer leur argent, estime-t-il. Nous, on était prêts à négocier des allongemen­ts de paiement, mais cette demande n’a même pas été formulée. »

Rester « vivants »

« Pour montrer qu’on est toujours vivants malgré tout », l’équipe du Warehouse a invité des artistes locaux à venir enregistre­r un mix dans leurs locaux, évidemment sans public. «On les diffuse ensuite sur nos réseaux pour soutenir ces artistes, qui souffrent aussi beaucoup de la situation, détaille Quentin Schneider. On a également mis en place un système de dons pour que les gens qui veulent nous soutenir puissent le faire. On ne sait toujours pas quand et si on rouvrira un jour, mais ça nous donne un peu de motivation pour nous battre. »

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Quentin Schneider espère une aide de la métropole.

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