Manaus frappée par le variant brésilien
P.1. Une lettre et un chiffre pour nommer le variant brésilien, qui sème le chaos à Manaus. Cette ville de 2,2 millions d’habitants, située dans la forêt amazonienne, subit depuis décembre une nouvelle vague meurtrière de l’épidémie de Covid-19. Pourtant, la propagation du virus avait été telle en avril que la majorité des habitants de Manaus avaient contracté le Covid-19. Une étude publiée dans la revue Science a démontré que, à l’automne, 76 % des habitants de la ville avaient développé des anticorps contre le SARS-CoV-2.
Des effets sur l’immunité
A l’instar des variants anglais et sud-africain, le variant brésilien mis au jour en décembre pourrait être beaucoup plus contagieux et expliquer la reprise épidémique à Manaus. «C’est l’explication la plus plausible à une croissance aussi explosive», a expliqué Jesem Orellana, chercheur à l’institut Fiocruz Amazonia, au journal Estadao de Sao Paulo.
Mais le variant P.1 a la particularité de renfermer un large éventail de mutations. L’une d’elles, la mutation E484K, aurait de fâcheux effets sur l’immunité. Cette mutation est «la plus inquiétante de toutes » sur le plan de la réponse immunitaire, estime Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l’université de Cambridge, interrogé par l’AFP. Une étude publiée le 6 janvier décrit ainsi le cas d’une Brésilienne contaminée par le Covid-19 en mai, réinfectée en octobre par un variant porteur de cette mutation E484K. L’immunité collective atteinte par la première vague à Manaus pourrait donc ne plus être assez efficace pour empêcher les contaminations par ce nouveau variant.