L’événementiel crève l’écran
En période de Covid-19, la société MProd organise congrès et séminaires en visioconférence
«Quand il n’y a plus de boulot, il faut tenter de se réinventer.» En mars, la société MProd, basée à Couëron, voit son activité s’effondrer à l’annonce du confinement. Spécialisée dans la création d’événements d’entreprise et grand public, elle a brutalement été confrontée aux annulations en série des salons, séminaires, soirées et réceptions qui la faisaient vivre. «Les mois ont passé et ça ne s’améliorait pas, raconte Aymeric Dargnies, cogérant de MProd. Il a fallu se rendre à l’évidence : les événements en présentiel n’allaient pas redémarrer tout de suite.» Le dirigeant se convainc alors que l’événementiel peut devenir virtuel, en épousant les codes d’une émission de télévision. Il trouve alors des locaux au Hangar à bananes, pour y installer un plateau de 130 m2 et une régie capables de « répondre aux besoins des clients souhaitant continuer à communiquer à distance, mais ne sachant pas comment s’y prendre ». MProd leur propose des moyens techniques et des idées d’animations « sur mesure », ainsi que le personnel qui va avec.
Et l’idée séduit. L’activité a démarré en janvier et plusieurs entreprises, comme Total, Maisons du monde ou Banque Populaire, ont déjà recours à leur service. La convention annuelle de Sigma, une société d’informatique qui emploie 700 salariés, a d’ailleurs été réalisée par MProd, jeudi. Habituellement organisée dans une salle culturelle, avec un maximum de collaborateurs, elle s’est déroulée en petit comité et en studio, suivie en direct sur Internet par plus de 500 employés.
«Un rendu très qualitatif»
« On ne pouvait pas se réunir physiquement, mais on ne voulait pas renoncer à cet événement, car on avait besoin de se retrouver, justifie Philippe Oléron, président de Sigma. On a cherché des idées et ce format nous a convaincus. Il permet d’échanger en temps réel, avec un rendu très qualitatif.» Aymeric Dargnies est ravi des premiers retours. «On a beaucoup de travail pour le début d’année. Je pense que ça va durer comme ça au moins jusqu’à l’été, estime-t-il. Après, j’espère que les événements en présentiel reprendront. » Et pour la suite ? « Pourquoi pas un format hybride avec un plateau technique et du public juste à côté ?, espère l’organisateur. Ce serait bien.»