Pour ne pas couler, l’Espadon part à la pêche aux dons
Une souscription a été lancée pour financer la rénovation de ce sous-marin musée
Il a été, en 1964, le premier sous-marin français à plonger sous la banquise. Et, depuis 1987, il est le seul des quatre submersibles qu’il est possible de visiter encore à flot en France. Depuis, 3 millions de curieux ont pénétré à l’intérieur de cet engin basé sous l’écluse fortifiée de Saint-Nazaire, qui a parcouru 360 547 milles marins, soit l’équivalent de 17 fois le tour de la Terre, avant de prendre sa retraite.
Sauf que L’Espadon est fermé au public depuis l’automne, à cause de la situation sanitaire. Une indisponibilité qui va se prolonger, cette fois à cause de lourds travaux de restauration. Agé de 60 ans, le sous-marin souffre en effet de corrosion importante « à la fois en extérieur et en intérieur », à tel point que « la fragilisation de certaines parties menace sa pérennité», explique la ville de Saint-Nazaire, propriétaire du sous-marin.
Les travaux, qui comprennent une remise en peinture et des remplacements de pièces, débuteront en février jusqu’au mois de juillet. « Le chantier se déroulera sur site et le niveau d’eau sera abaissé selon les besoins», précise la structure SaintNazaire Tourisme. La restauration sera menée avec le «concours d’experts restaurateurs et d’entreprises expérimentées», accompagnées par d’anciens sous-mariniers».
Une cinquantaine de donateurs
Le coût de l’intervention est estimé à 450 000 €, mais pour alléger la dépense, une souscription a été lancée sur Internet par la Fondation du patrimoine, laquelle considère ce sous-marin comme un «patrimoine d’exception ». Quelque 3 780 € ont déjà été récoltés auprès d’une cinquantaine de donateurs. Ils connaissaient probablement l’histoire de ce sous-marin. Long de 78 m, L’Espadon pouvait plonger pendant six jours avec une soixantaine d’hommes à bord. Pendant son quart de siècle au service de la marine nationale, il a assuré des missions de surveillance, sans jamais participer au moindre conflit militaire.