20 Minutes (Nantes)

Ils doivent se faire un nom

Après les Barjos, les Costauds et les Experts… Comment faut-il appeler cette équipe de France ?

- Aymeric Le Gall

«Les Experts sont de retour»… Les créas de TMC ne se sont pas beaucoup cassé la soupière, à l’heure de plancher sur la bande-annonce de présentati­on du quart de finale entre l’équipe de France et la Hongrie, ce mercredi (20 h 30). A leur décharge, parler encore des Experts en 2021 pour évoquer les Bleus est une chose bien commode pour attirer l’attention du quidam devant sa télé. Ça rappelle une époque pas si lointaine où la France, gloutonne et pas partageuse pour un sou, raflait à peu près tout ce qui se faisait de trophées continenta­ux et internatio­naux dans la discipline.

«Ça permet au grand public d’identifier tout de suite de quoi on parle », conçoit volontiers l’ancien sélectionn­eur Daniel Costantini. Mais ce «sobriquet», dixit Guillaume Gille, a-t-il encore lieu d’être pour une équipe de France arrivée en Egypte avec les stigmates d’une rouste historique reçue lors du dernier Euro ?

Daniel Costantini,

A cette question, tous nos interlocut­eurs ont répondu par la négative. A commencer par le sélectionn­eur : «Les faits sont là, il reste très peu d’Experts dans ce groupe [Guigou, Abalo]. Aujourd’hui, des Experts, cette équipe n’en a que l’histoire. Ce groupe a besoin de trouver son propre chemin vers la performanc­e afin d’écrire ses premières belles pages dans ce genre de compétitio­ns.» Pour l’ailier Valentin Porte, les Bleus de 2021 sont «passés à autre chose» : « Je ne vais pas dire que les Experts n’existent plus, ça vous ferait un titre un peu fort à utiliser, mais disons quand même que ça appartient au passé.» Moins embarrassé par ce qu’on pourrait titrer, Philippe Bana appelle un chat, un chat. «Les Experts, c’est mort», lâche le président de la Fédération française de hand. «Mais c’est normal, poursuit-il. Je ne connais aucune équipe au monde qui sortirait d’une telle saignée comme celle qu’on a subie avec les départs de Daniel Narcisse ou de Thierry Omeyer – sans parler de l’absence de

Niko Karabatic – simplement en claquant des doigts. Oui, il faut admettre que l’équipe de France n’est plus la même, c’en est une autre, avec des gamins qui arrivent, mais aussi avec de nouveaux mecs de 30 balais qui découvrent les Bleus. »

«A eux aujourd’hui de construire leur propre histoire et de se trouver un autre nom ou de faire que, de par leurs résultats, la presse ou les supporteur­s leur en trouvent un, poursuit Daniel Costantini. Car ça passera forcément par la constructi­on d’un palmarès. Chaque chose en son temps. Si elle réussit à l’emporter en Egypte, qu’elle renaît aux yeux des Français lors de ce mondial, peut-être qu’on pourra trouver un truc en lien avec l’Egypte ancienne, par exemple. » Les experts en égyptologi­e, la balle est entre vos mains.

«A eux de construire leur propre histoire et de se trouver un autre nom.»

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Si les Bleus l’emportent en Egypte, ils gagneront aussi un nouveau surnom.

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