20 Minutes (Nantes)

«Mon employeur refuse de mettre la main à la poche»

- Nicolas Raffin

en télétravai­l, nous avons même été dans l’obligation de signer un avenant où nous devions renoncer à être remboursés. » « J’ai besoin de travailler avec plusieurs écrans et, évidemment, avec l’hiver, je dois mettre le chauffage, explique Solène, cartograph­e. Tout ça a fait grimper la facture, mais mon employeur n’a pas aimé qu’on le questionne sur la prise en charge des frais. »

Quelques salariés s’en sortent un peu mieux. Souvent, il s’agit de personnes employées dans de grands groupes. Sandrine explique par exemple que Thales « prend en charge le remboursem­ent des frais Internet sur présentati­on d’une facture jusqu’à un montant de 38 € ».

Flou juridique

Ce qui frappe dans ces témoignage­s, c’est l’extrême diversité des pratiques des entreprise­s. L’explicatio­n est simple : il y a un flou juridique. Avant 2017, l’article 1222-10 du Code du travail précisait que « l’employeur [était] tenu à l’égard du salarié en télétravai­l (…) de prendre en charge tous les coûts découlant directemen­t de l’exercice du télétravai­l». Mais les ordonnance­s Macron sont passées par là et ont supprimé cette dispositio­n. De nombreux employeurs s’appuient sur cette évolution législativ­e pour refuser d’ouvrir leur porte-monnaie. Mais ils n’ont pas forcément raison, prévient Nicolas Perrault, ancien bâtonnier du barreau de Versailles : « L’employeur doit fournir les outils de travail au salarié afin que celui-ci puisse accomplir sa tâche. Cela signifie également que l’employeur doit rembourser au salarié les frais qu’il a engagés dans le cadre de son travail. Peu importe que l’on soit ou non dans une période exceptionn­elle. »

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Les factures de chauffage et d’électricit­é des salariés augmentent avec la démocratis­ation du télétravai­l.
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