20 Minutes (Nantes)

Une lessive à base de cendres ravive le local et le naturel

Ménage L’entreprise Halto a créé un produit local et naturel, fabriqué à base de résidus de bois brûlé

- Julie Urbach

« Ça ne va pas ressortir tout noir ? » Adepte de produits naturels pour le ménage ou les cosmétique­s, on avoue qu’on n’était pas très rassuré quand on nous a parlé d’une lessive à base de cendre de bois. C’est pourtant bien ce que proposent les deux créateurs d’Haltô, installés près de Rennes pour Alexandre et de Nantes pour Régis, qui espèrent faire revenir cette méthode ancestrale dans les foyers français. « On n’a rien inventé : ça fait trois mille ans qu’on lave son linge de cette manière, sourit Régis Béthuel, 37 ans. Elle est simplement tombée aux oubliettes depuis les années 1930, avec le développem­ent des produits chimiques et des machines à laver. » C’est dans leurs garages respectifs, à Livré-sur-Changeon et à Rezé, que ces deux associés et amis préparent leur mixture. Au fond du jardin du Nantais, trois cuves reposent. A l’intérieur, plusieurs kilos de cendres ont été recouverts d’eau. «Il suffit d’attendre une semaine que ça décante, avant de filtrer plusieurs fois le liquide avec des draps en lin, détaille l’entreprene­ur, auparavant chargé de communicat­ion dans un grand groupe. On obtient un produit chargé en potasse, qui est un tensioacti­f naturel. Haltô ne lave pas “plus blanc que blanc “, mais, au moins, elle ne contient pas d’huile de palme.»

Vendu en vrac

Et elle est 100 % locale. La cendre leur est offerte par les piscines de Fougères (Ille-et-Vilaine) et de Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique), qui utilisent du bois pour chauffer l’eau des bassins. Leurs bidons ne vont pas bien loin non plus, puisqu’ils ne sont vendus que dans les régions rennaise et nantaise. Depuis le lancement en octobre, une quarantain­e de boutiques en vrac proposerai­ent déjà ce produit, «en voie d’obtention du label Nature et progrès». Et, pour l’avoir testé nous-même, ça fonctionne : les vêtements sont nickel et ça ne sent rien, ni bon ni mauvais. « Ça, sourit Régis Béthuel, c’est la vraie odeur du propre. »

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Le produit est disponible dans une quarantain­e de points de vente.

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