La question du voile écartée
S’appuyant sur le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux (Yvelines) d’octobre, le texte prévoit des mesures diverses sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, ou la lutte contre les certificats de virginité et les mariages forcés. La majorité a écarté la question du voile, potentiellement inflammable. L’amendement visant à l’interdire pour les petites filles, porté par les élus macronistes Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreau, a été jugé «irrecevable» en amont. La commission a aussi écarté l’interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les universités ou pour les accompagnants scolaires, portée par des élus LR. «Il y avait un risque d’amalgame, de blesser nos concitoyens de confession musulmane avec des polémiques stériles», assure l’élue LREM d’Isère Caroline Abadie. Le débat risquait aussi de diviser la majorité : «Ceux qui veulent parler du voile sont minoritaires, poursuit-elle. Mais on en a discuté en interne pour éviter l’implosion du groupe.» Les débats pourraient être plus houleux qu’espéré au sein de l’hémicycle, où quelque 2 650 amendements ont été déposés. Le Rassemblement national
Les délicats sujets de l’instruction scolaire à domicile ou du financement des cultes par location d’immeubles devraient aussi agiter l’Assemblée. « Tous les groupes sont d’accord sur l’objectif final du texte et les débats en commission ont été de haute volée, salue Caroline Abadie. Mais on s’attend à ce que les discussions soient plus politiques [ce] lundi, avec des amendements de posture, comme c’est souvent le cas en séance.» Face aux critiques de l’opposition, la majorité espère néanmoins s’afficher unie.