Une nouvelle ère s’ouvre à Malakoff et aux Dervallières
Trois ans après les incendies, ça bouge enfin à Malakoff et aux Dervallières
Début juillet 2018, les quartiers populaires nantais étaient secoués par plusieurs nuits de violences urbaines consécutives à la mort d’Aboubacar Fofana, tué par un tir de policier au Breil-Malville. Plusieurs équipements furent détruits par des incendies volontaires, en particulier la maison de quartier (Maison des Haubans) de Malakoff, la mairie-annexe des Dervallières et le centre commercial des Dervallières.
Trois ans après, les stigmates des sinistres sont encore bien visibles. Et aucun projet concret de reconstruction n’avait, jusque-là, été communiqué aux habitants. La faute, notamment, aux longues expertises et procédures d’assurance. Mais les choses sont en train de bouger. Concernant Malakoff, le conseil municipal de Nantes a ainsi donné vendredi son feu vert au projet de réhabilitation de la Maison des Haubans.
Très attendu, celui-ci prévoit une « modernisation ainsi qu’une extension » de cet équipement aujourd’hui couvert de palissades. Il accueillera la bibliothèque, la ludothèque, le centre socioculturel, des salles de réunion, mais aussi une salle de danse, une salle de spectacle, un espace numérique, un point d’accès au droit, une terrasse… « Elle sera plus grande, plus fournie, plus fonctionnelle», promet Mahaut Bertu, adjointe au maire de Nantes. Il faudra toutefois patienter : les travaux débuteront à l’automne, l’ouverture est prévue fin 2023. En attendant, les activités associatives ont été relogées. Et une nouvelle salle accessible aux habitants (Ylora) ouvrira dans deux mois face à la Loire.
Début du chantier en 2022
Aux Dervallières, la carcasse calcinée du centre commercial [six commerces et la mairie-annexe] a enfin été rasée cette semaine. Les travaux de déblaiement se poursuivront les jours suivants. Pour le plus grand soulagement des habitants. « On n’en pouvait plus de voir cette horreur tous les jours sur la place. Ça rappelle de mauvais souvenirs », raconte Laurette. «Tout était resté en plan. Tout le monde passe devant. C’était dangereux pour les enfants. Ça ne se passerait pas comme ça dans un autre quartier. On ne nous respecte pas », réagit, amer, Djamel. « Je ne sais pas du tout ce qu’il y aura après. J’espère des magasins, un café pour discuter…», commente un autre habitant devant l’autre pôle commercial réunissant aujourd’hui un marchand de journaux, une boulangerie et une pharmacie. Le nouveau projet prévoit la construction de deux immeubles à l’emplacement du centre commercial incendié. Ils abriteront chacun une vingtaine de logements dans les étages, ainsi que des commerces ou activités en rez-de-chaussée.
Le chantier doit démarrer en 2022 pour s’achever en 2024. Il s’accompagnera d’une requalification des espaces publics de la place centrale et du stationnement. «C’est une bonne nouvelle, mais on a besoin que ça bouge vite, confie Laurette. C’est tellement long. »