Un défi pour la présidentielle de 2022
«Cela va être le plus grand texte de loi du quinquennat, en termes de thématiques et de nombre d’articles et d’amendements. » Dans la majorité, à l’instar de Jean-Charles Colas-Roy, député La République en marche de l’Isère, on ne manque pas d’emphase au sujet du projet de loi « Climat et résilience ». Ce texte sera débattu dès le mois de mars en commission à l’Assemblée nationale, où les débats s’annoncent houleux, avec une majorité prise entre deux feux.
« La gauche dira qu’on n’a rien ou pas assez fait, et la droite nous accusera de mettre des bâtons dans les roues de certaines filières, ou de ne pas tenir compte de la crise économique, anticipe Jean-Charles Colas-Roy. On doit trouver une voie d’équilibre. »
Cet «équilibre», c’est la «vision macroniste de l’écologie », plaide toutefois un cadre du parti présidentiel, où le thème est identifié comme « un enjeu crucial pour 2022 ».
Consolider un électorat
La majorité peut espérer promulguer le projet de loi «Climat et résilience» avant la fin du quinquennat. Pour quels bénéfices? «Ce texte peut permettre à Emmanuel Macron de consolider son électorat, séduit par cette écologie dite raisonnée ou pragmatique, observe Daniel Boy, directeur de recherche au centre de recherches politiques de Sciences po. Mais je doute que cela lui permette de l’étendre. Les électeurs de gauche ou d’EELV ne seront pas séduits par cette loi.»