20 Minutes (Nantes)

Un fils et une mère en passe de gagner la bataille

Bénédicte Travers met en lumière le parcours de son fils Maxence, 6 ans, touché par la leucémie et aujourd’hui en rémission

- Julie Urbach

A 6 ans, Maxence mène un dur combat contre la leucémie, aujourd’hui en passe d’être gagné. A l’occasion de la journée internatio­nale du cancer de l’enfant, ce lundi, sa maman Bénédicte raconte ce long parcours à 20 Minutes. Cette famille de Ligné (Loire-Atlantique) témoigne dans le livre Regards (ed. Les Plumes d’Ocris), qui sort ce lundi.

› L’impression de vous disloquer. Ça a démarré en septembre 2018, par une angine et une douleur au genou. Les antibiotiq­ues ne marchaient pas, la radio ne montrait rien, alors le médecin nous a envoyés au CHU de Nantes… On y est restés un mois ! C’était le 3 octobre 2018, deux jours après les 4 ans de Maxence. On nous a installés au 5e étage. Quand vous voyez «oncologie pédiatriqu­e », vous avez compris… Le médecin est venu le lendemain pour l’annonce, et là, vous avez l’impression de vous disloquer. Ensuite tout s’est enchaîné. Analyses de sang, chimio… Malheureus­ement, la leucémie était résistante aux traitement­s, donc il a fallu changer de protocole. Le plus dur à vivre, c’est cette attente, les questions sans réponse, les médecins qui nous disent de ne pas trop nous projeter.

› Une leçon de vie. J’ai arrêté de travailler et mon mari a eu des dons de congés par des collègues. On se relayait, il fallait aussi être là pour mes trois grandes filles et le frère jumeau de Maxence. La fratrie ne dit rien sur le coup, mais elle prend cher. Maxence, lui, savait qu’il avait une « grosse maladie ». Un jour, il s’est dessiné avec trois petits cheveux et il m’a dit : «Pas plus, car je n’en ai vraiment pas beaucoup ». Les enfants nous donnent de belles leçons de vie car ils sont dans le présent.

Heureuseme­nt, on se serre les coudes avec les autres familles du service, où on trouve joie et solidarité.

› Un grand soulagemen­t. Au bout d’un an, la fatigue a disparu et l’appétit est revenu ! Son immunité était encore basse, mais les résultats étaient bons. Quelques mois plus tard, la rémission. Un grand soulagemen­t. Aujourd’hui, on voit le médecin tous les trimestres mais notre fils, en CP, a repris le cours de sa vie. Comme une parenthèse que nous, les parents, n’avons pas encore complèteme­nt refermée. Il faut attendre 2024 avant qu’il soit considéré comme guéri. On y pense tout le temps, comme une épée de Damoclès, mais on avance.

› Le tabou persiste. On ne sait pas pourquoi Maxence est tombé malade, à part que c’est environnem­ental, c’està-dire que la cause est dans ce qu’on mange, ce qu’on respire, peut-être un cocktail de toute ça. On a donc changé nos habitudes, on consomme bio, on a coupé le Wi-Fi. J’essaie de sensibilis­er les gens autour de moi, mais je trouve aberrant qu’il y ait si peu de volonté et de moyens à plus grande échelle. Rien que dans notre secteur, il y a eu six cas en un an! Le gouverneme­nt sort un plan cancer, et il n’y a rien sur les cancers pédiatriqu­es. On se sent inexistant­s, et le tabou persiste.

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 ??  ?? Bien épaulé par Bénédicte, sa maman, Maxence a pu reprendre une vie normale.
Bien épaulé par Bénédicte, sa maman, Maxence a pu reprendre une vie normale.

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