«Il faut réussir à instiller une culture “cold case” chez les magistrats»
Procureur général à la cour d’appel de Grenoble, Jacques
Dallest est à la tête d’un groupe de travail chargé de réfléchir au traitement des cold cases. Un rapport sera remis d’ici à la fin du mois au garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
Que proposez-vous dans ce rapport ?
Certaines propositions sont simples et pratiques, d’autres plus ambitieuses et nécessitent une modification de la loi. C’est le cas de la mesure forte que nous soutenons : spécialiser des pôles interrégionaux sur les crimes complexes. Il faut aussi réussir, selon moi, à instiller une culture « cold case » chez les magistrats. On doit créer une mémoire criminelle au sein des parquets.
Plusieurs crimes non élucidés peuvent avoir été commis par un même auteur. Sait-on travailler, en France, sur les tueurs en série ?
On le fait mieux aujourd’hui, grâce à l’exploitation de l’ADN. On a compris qu’il y avait des tueurs en série en France. Il faut donc s’intéresser aux personnes, et pas simplement aux crimes qu’elles commettent.