Un vrai coup de théâtre
Une folie ? Actuellement fermé à cause du Covid-19, le théâtre Beaulieu veut acquérir ses propres locaux et déménager
La crise qui frappe le monde culturel depuis l’arrivée du coronavirus est d’une gravité exceptionnelle. Les acteurs nantais l’ont encore fait savoir, mercredi, en occupant le théâtre Graslin. Dans ce contexte obscur, la démarche d’Olivier Collin tranche par son optimisme. Le directeur-fondateur du Théâtre Beaulieu à Nantes ambitionne en effet de construire un théâtre neuf en bord de Loire. Le projet n’a rien d’utopique puisque les travaux viennent de débuter boulevard Blancho, juste à côté du centre commercial Beaulieu.
«Pas si fou que ça»
La nouvelle salle comptera 308 places en gradins, une « jauge assez sympa », supérieure aux 270 places de l’actuel amphithéâtre situé boulevard VincentGâche. «Aujourd’hui, les locaux ne nous appartiennent pas, explique Olivier Collin, directeur de la compagnie Même pas Cap. Nous les louons seulement le week-end. Ce n’est vraiment pas l’idéal, même si les pièces marchent bien. On est arrivé à un moment où on ne pouvait plus progresser.» Après avoir cherché en vain un lieu adapté à Nantes, ce dernier est parvenu à convaincre le constructeur Eiffage. «Je me suis adressé à eux avec un peu d’insouciance. Et ils m’ont suivi. Je suis très enthousiaste. » D’une superficie de 600 m2, le nouveau théâtre fera partie d’un programme immobilier de 174 logements. Accessible au rez-de-chaussée, il disposera d’un grand hall et de trois salles de répétition modulables. Son ouverture est prévue courant 2022. Coût de l’opération : 1,7 million d’euros, financé uniquement par les recettes billetterie. Une folie? «Au moment de la signature, j’ai évidemment eu un petit doute en pensant à la pandémie. Mais je n’ai pas l’impression que ce soit si fou que ça. C’est plutôt la suite logique du projet. On est quand même à Nantes, une ville de culture, on a du monde dans les théâtres.»
Avant la crise, le théâtre Beaulieu accueillait environ 30 000 spectateurs par an et donnait en moyenne une grosse centaine de représentations (Toc Toc, Boeing Boeing, Le Père Noël est une ordure, Le Canard à l’orange, Les Ténors…). «On gardera la même ligne : des comédies et pièces de boulevard populaires, toutes montées par la compagnie Même pas Cap», annonce Olivier Collin, qui prévoit déjà de fêter l’ouverture «avec une pièce mythique».