Quels remparts pour protéger les joueurs de foot ?
Face aux cambriolages de nombreux domiciles de joueurs, comment le PSG et les autres clubs luttent-ils contre ce fléau ?
Cela ne doit pas être simple d’être un commissaire de la brigade de répression du banditisme de la direction régionale de la police judiciaire de Paris. Ainsi, si la bande dite du « Chat » a été renvoyée devant les tribunaux deux ans après avoir dévalisé les domiciles de Thiago Silva et Eric Choupo-Moting, au moins une autre équipe de cambrioleurs semble avoir pris le relais. Dimanche, Angel Di Maria est devenu le troisième joueur vivant du côté de Neuilly (Hauts-de-Seine) dont la maison a été visitée un soir de match en 2021. Concernant Marquinhos, qui ne vit pas au même endroit, l’enquête semble accréditer, selon L’Equipe, la thèse d’une erreur de domicile, le joueur vivant juste à côté de la maison cambriolée, où se trouvaient ses proches.
Sans attendre, le PSG a sorti les grands moyens, en annonçant aux joueurs prendre à sa charge une « surveillance humaine » pour tout l’effectif dans les semaines à venir. D’autres clubs, familiers du home-jacking depuis que la mode est née à Marseille dans les années 2010, sont moins généreux.
« Des proies faciles »
« Nous n’avons pas les mêmes soucis que les gros clubs, explique un directeur de la sécurité d’une équipe historique du championnat. Il n’empêche qu’on fait de la sensibilisation pour les matchs et avant les départs en vacances : déclencher l’alarme, prévenir les voisins ou donner les clés à des gens de confiance. » Et ne pas partager d’infos sur les réseaux sociaux.
A Dijon, où le défenseur Wesley Lautoa est devenu, début mars, le cinquième joueur de son équipe à subir un cambriolage en moins d’un an, on reconnaît une forme d’impuissance. « On a arrêté de donner les mises au vert dans le planning de la semaine, souffle-t-on en interne. Mais, pendant les matchs, les joueurs sont des proies faciles. Quand il y a un déplacement, on prend l’avion la veille. Les gars qui font ça savent comment ça marche. » Les joueurs qui souhaitent une protection rapprochée sont invités à se prendre en main.
Les plus expérimentés passent ainsi en général par une conciergerie de luxe. « C’est une demande majeure de nos clients, pas seulement les sportifs, confirme Jérémy Vosse, fondateur de Premium conciergerie. Dans certains clubs ou dans certaines zones, ça peut être un agent de sécurité à l’année, par exemple un maître-chien chargé de faire des rondes et d’entrer régulièrement dans le logement par une porte dérobée pour vérifier que tout va bien. » À Paris, ils sont au moins quatre à s’être organisés de leur côté. Neymar, Mbappé… Di Maria et Marquinhos. La maison du capitaine parisien avait fait l’objet d’une tentative d’intrusion en janvier 2020, qui avait été stoppée par le déclenchement d’une alarme et l’intervention opportune d’un agent de sécurité. Mais, dans le cas du joueur argentin, l’épisode de dimanche soir montre bien les limites d’un tel dispositif.