Pour battre l’Ecosse, la France dispose de la recette de 2007
En gagnant de plus de 20 points face à l’Ecosse, ce soir, le XV de France remportera le Tournoi. En 2007, pareil scénario s’était produit
Le contrat est simple : s’imposer par au moins 21 points d’écart face aux Ecossais, ce vendredi, pour remporter le Tournoi des VI Nations. « On se concentre sur la victoire, on sait qu’il faudra marquer beaucoup, mais on ne peut pas préparer un match en se disant : “Il faut gagner par 21 points ou plus”, tempère Gaël Fickou. Il faut d’abord s’attacher à gagner et après, en fonction du scénario, on ira chercher ce qu’on pourra. »
Une volonté louable, affirme Vincent Clerc, mais l’ex-ailier n’est pas dupe : « C’est impossible d’en faire totalement abstraction. » Clerc le sait. Il y a quatorze ans, il s’était retrouvé dans pareille situation pour gagner le Tournoi, contre ces mêmes Ecossais. Les anciens insistent donc sur la nécessité de rester calme. « Il faudra vraiment les contenir et construire la victoire pas à pas, prendre de l’avance au score, même si ce n’est pas des points au pied, avance Vincent Clerc. Avant, ensuite, de privilégier une stratégie plus tournée vers le goal average. Peut-être que ce tournoi va se jouer dans les vingt dernières minutes. »
En cela, la folle fin de match face aux Gallois devrait leur servir. « Ils ont vu qu’ils étaient capables en très peu de temps de marquer beaucoup de points et de renverser la partie sur le fil, ce n’est pas inintéressant d’avoir ça à l’esprit », appuie l’ancien Tricolore.
Si l’histoire de ce France-Ecosse 2007 ne devait leur apprendre qu’une seule chose, ce serait de ne surtout pas faire comme à l’époque, où les Bleus s’étaient tiré un missile dans les pompes en début de match. « On avait pris un essai d’entrée et, de -24, on s’est retrouvés à -31, se souvient Imanol Harinordoquy. Mais on l’a quand même fait [sur un essai validé par la vidéo à la 80e], ça prouve qu’il ne faudra rien lâcher jusqu’au bout. »
Pour s’éviter les mêmes suées, ne faudrait-il pas alors remettre au placard le fameux jeu de dépossession cher à Fabien Galthié, histoire d’avoir la main sur le ballon ? « Je trouve que ça a déjà été le cas contre les Gallois, analyse Clerc. Ils savaient qu’ils avaient besoin de marquer quatre essais, ils ont eu le ballon, ils sont entrés quatre fois dans l’en-but... »
A la différence de 2007, les Bleus n’auront pas à attendre le résultat de leur adversaire pour le titre, puisque les Gallois ont déjà joué tous leurs matchs. « On avait bu des bières dans les vestiaires en regardant l’Angleterre, rembobine Harinordoquy. Finalement, on était ressortis avec le trophée sur le terrain, sauf qu’il n’y avait plus personne dans le stade pour fêter la victoire ! » Comme vendredi. Il y a des signes qui ne trompent pas.
« On avait pris un essai d’entrée et, de -24, on s’est retrouvés à -31. » Imanol Harinordoquy