20 Minutes (Nantes)

Faites entrer Lelandais

A compter de ce lundi, l’accusé comparaît devant les assises de la Savoie pour le meurtre du caporal Arthur Noyer.

- A Lyon, Elisa Frisullo

Ils attendent de « connaître la vérité », même s’ils redoutent de ne jamais avoir d’explicatio­ns et restent persuadés que l’accusé « continuera de mentir ». Ce lundi, les parents d’Arthur Noyer feront face, pour la première fois, à Nordahl Lelandais, qui devra répondre du meurtre de leur fils, commis en avril 2017. L’ancien maître-chien, par ailleurs mis en examen pour le meurtre de Maëlys, comparaîtr­a jusqu’au 12 mai devant la cour d’assises de la Savoie, à Chambéry. Les proches de la victime affichent leur «déterminat­ion». «Ils n’ont pas peur de croiser le regard de Lelandais. Bien au contraire », assure Bernard Boulloud, l’avocat de la famille Noyer. « Le problème est que Nordahl Lelandais va sans doute dire sa vérité, anticipe l’avocat des parties civiles. Il n’a qu’une chose en tête : sauver sa peau. Cet homme jouit de la souffrance des autres. Il n’a aucun affect. Les parents d’Arthur Noyer le savent et ils ne tomberont pas dans le panneau. »

Lors de son audition fin mars 2018 par les juges chargés du dossier, l’accusé a reconnu une bagarre avec le militaire, pris en stop à la sortie d’une boîte de nuit, à Chambéry. Et évoqué «plusieurs coups» portés au visage du jeune homme, qui aurait mortelleme­nt chuté dans un ravin. Sauf que la famille Noyer ne croit pas à cette version des faits. Leur avocat a pris le soin de procéder à plusieurs vérificati­ons sur le terrain pour « avoir des billes sous les coudes» lors du procès et démonter chaque argument que pourra présenter Nordahl Lelandais. « L’objectif est de le mettre face à ses contradict­ions et ses incohérenc­es, car il va chercher à dire qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort », prévient Bernard Boulloud, convaincu que le suspect a « repéré et traqué sa victime ». « Il y a des éléments dans le dossier qui font penser qu’il y a préméditat­ion, avance l’avocat. On le voit circuler dans Chambéry. Il a le comporteme­nt d’un prédateur. »

La disparitio­n du caporal avait été signalée le 12 avril 2017 à la brigade territoria­le de gendarmeri­e de Challesles-Eaux (Savoie), par un officier du 13e bataillon de chasseurs alpins. Cinq mois plus tard, les gendarmes de la brigade territoria­le de Saint-Pierred’Albigny avaient été avisés de la découverte, par des promeneurs, d’un crâne humain dans la forêt de Cruet. Les analyses ADN ont permis, en décembre 2017, de confirmer qu’il s’agissait de celui d’Arthur Noyer. Contacté, l’avocat de Nordahl Lelandais, Alain Jakubowicz, n’a pas souhaité s’exprimer. L’accusé encourt trente ans de réclusion criminelle.

«Il y a des éléments qui font penser qu’il y a préméditat­ion.»

Bernard Boulloud, avocat de la famille Noyer

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La cour d’assises de la Savoie, à Chambéry.
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La disparitio­n du caporal Arthur Noyer avait été signalée le 12 avril 2017.

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