20 Minutes (Nantes)

Un secteur à « réenchanti­er »

Avec la crise sanitaire, de nombreux projets sont ralentis, mis en pause ou annulés, faisant craindre une pénurie et une hausse de prix

- Elodie Hervé

En un an, la constructi­on de logements neufs a reculé de 9,5%, selon les chiffres du ministère de la Transition énergétiqu­e. « Le neuf souffrait déjà avant la pandémie, explique Séverine Amate, porte-parole du groupe Se Loger. Après un an de crise sanitaire, c’est encore pire. »

Le secteur de la constructi­on est victime d’un manque de disponibil­ité du foncier mais aussi de l’arrêt total imposé pendant le premier confinemen­t. D’autant plus que face aux retards et aux difficulté­s financière­s, certains promoteurs ont choisi de reporter voire d’annuler leurs chantiers. Une hypothèse impensable il y a un an. « Sur l’année 2020, on a constaté une baisse de 24,1% de ventes pour le neuf contre seulement 4% de moins pour l’ancien. », souligne pourtant Caroline Jolly, présidente de PAP. Pour elle, cette différence s’explique avant tout par le type de constructi­on. Les logements neufs sont plus souvent des appartemen­ts alors que les Parisiens ont envie de maisons et de verdure.

Des villes bien placées

Une situation qui ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois. Le nombre d’autorisati­ons de mise en chantier a reculé de 17,4 % sur un an. « Sur les constructi­ons neuves, il n’y a pas de disponibil­ité, explique Caroline Jolly. Les ventes se font sur plan en parallèle voire en amont des constructi­ons. Il n’y a pas de stock qui pourrait faire baisser la tension sur le marché immobilier. De fait, le prix du neuf risque encore de progresser. »

Pour Séverine Amate, plus grave encore pour le secteur, le marché de la vente sur plan pourrait pâtir d’un désintérêt des Français. « C’est plus cher que l’ancien, il existe peu de logements disponible­s immédiatem­ent et les banques restent très prudentes pour les autorisati­ons de prêts. » Néanmoins pour elle, « ce n’est pas un mauvais calcul d’acheter maintenant pour investir surtout dans les villes dites TGV. » A savoir, les villes proches des grandes agglomérat­ions comme Reims, Le Mans, Anger ou encore Valence. « Les Français ont envie d’ailleurs, mais pour l’heure cela reste à l’état de projet », conclut-elle. Une manière peut-être aussi de rêver, en attendant des jours meilleurs.

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