« “Quotidien” ne veut pas de clash »
En exclusivité pour « 20 Minutes », l’animateur Yann Barthès fixe le cap de la nouvelle saison de son émission.
Yann Barthès donne des interviews au compte-gouttes. Mais, en cette rentrée télé, 20 Minutes l’a rencontré en exclusivité jeudi après-midi, dans les loges de « Quotidien ».
Vous entamez ce lundi votre sixième saison de « Quotidien ». Vous n’éprouvez pas de lassitude ?
Cela pourrait durer éternellement, c’est une émission qui ne repose pas sur un concept récurrent. La trame est récurrente, mais ce que l’on met dedans ne l’est pas. Il n’y a aucune journée qui ressemble à une autre.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le public autour du plateau a disparu. Son retour n’est pas prévu de sitôt ?
La situation sanitaire n’est pas encore totalement sûre. On préfère ne pas faire revenir le public pour l’instant. Mais on a décidé qu’il pourrait y avoir du public lors d’événements exceptionnels. Par exemple, bientôt, on recevra Ed Sheeran. On pense faire venir des spectateurs et spectatrices, avec pass sanitaire.
L’humour est-il nécessaire pour contrebalancer cette période tendue ?
J’espère qu’elle le sera moins, que ce sera une année présidentielle sereine [rires]. On a toujours essayé de ne jamais perdre l’humour, malgré ce que l’on a pu vivre ces dix dernières années, même dans les moments les plus compliqués. Cette saison, je pense qu’on en a encore plus besoin.
En quoi va consister concrètement le « 20 h 15 express » ?
Ce sera le nouveau rendez-vous actu. Là où, avant, plusieurs gros sujets étaient répartis dans les différentes parties de l’émission, on fera désormais un journal à la manière du « 19 h 30 Médias » de Julien Bellver. Cette séquence, présentée par Paul Gasnier, rassemblera toutes les forces de la rédaction pour parler de l’actu française et internationale. On va prendre un peu de distance aussi, en allant voir dans les archives ce qui peut éclairer ce qu’il se passe maintenant.
Envisagez-vous d’inviter tous les candidats et candidates à la présidentielle ?
Cela fait deux ans que l’on se dit que l’on ne veut plus de politiques en plateau. On n’en a pas reçu, à part Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer qui étaient venus parler de la pandémie [Nicolas Sarkozy, invité en septembre dernier, a officiellement quitté la politique]. La parole politique est partout, les débats sont partout. Donc, pour l’instant, c’est non, on ne veut pas de débat, pas de clash, on ne veut pas faire du buzz, on veut juste travailler et interviewer des gens qui nous éclairent sur quelque chose ou qui défendent une oeuvre, un film, par exemple, que l’on adore.
Des journalistes ont été insultés et violentés sur le terrain, dans le cadre des manifestations contre le pass sanitaire. Ce genre de tensions influent-elles sur le contenu de l’émission, par exemple celui des pastilles humoristiques ?
On part du principe qu’on peut rire de tout. Si on se dit : « On ne peut plus rire de ça », c’est le début de la fin. On peut rire de tout. Point.
Que dites-vous à ceux qui qualifient « Quotidien » d’émission de « bobos parisiens » ?
[Amusé] On est tous le bobo de quelqu’un et on est tous le beauf de quelqu’un.
La dernière saison de « Quotidien » fut la plus suivie depuis le lancement de l’émission, avec une moyenne à 1,9 million de téléspectateurs. Ces résultats mettent-ils la pression ?
J’ai l’impression qu’un lien s’est créé entre les téléspectateurs et nous. J’espère qu’ils vont continuer à nous faire confiance. L’équipe est en forme, a envie de bosser, bosse toute la journée et, le soir arrivé, donne tout. J’espère que ce lien va perdurer.